Troisième album du groupe polonais Quidam faisant suite à Sny Aniolow, et dernier en date à ce jour. Ce Pod Niebem Czas (Time Beneath The Sky) est le témoin de la dernière participation de sa vocaliste Emila Derkowska, partie depuis poursuivre une carrière solo. Ayant été charmé par leur premier album éponyme sorti 6 ans auparavant, qu’en est-il donc de cette mouture ?
Avant de répondre, je me dois de préciser que c’est la version avec chant en polonais qu’il m’a été donné de chroniquer.
D’une manière évidente, on retrouve sur cet album les éléments faisant tout le charme de ce groupe. Une jolie voix féminine, une guitare planante mais un peu moins présente, des orchestrations toujours légères mais un peu moins riches, et des mélodies toujours très agréables. On perçoit également une orientation globale légèrement plus folk et surtout malheureusement pop. En cela, Quidam, sur cet album, se rapproche beaucoup de Mostly Autumn.
Bien sûr, il est vrai que le groupe n’a jamais brillé par la complexité de ses compositions. Mais là où leur premier album proposait une alchimie idéale entre recherche de la mélodie et velléités progressives, celui-ci en revanche penche un peu trop vers une « pop de qualité » à touches progressives.
Bel exemple que ce Ciagle czekam (list z pustyni II) qui, s’il n’était pas chanté par un groupe « inconnu » venant de Pologne, pourrait faire un tabac sur nos ondes radios. Ou encore ces Nowe Imie et Kozolec (For Agape) bien trop faciles… Les exemples ne manquent malheureusement pas. Bien évidemment tous ces titres restent agréables dans l’absolu, mais ils ne correspondent pas du tout à ce que l’on peut attendre d’eux, et du coup, je ne peux m’empêcher d’être assez déçu.
Heureusement, certains morceaux nous réconfortent. Comme ce premier titre rappelant fortement Dead Can Dance dans son introduction avec ses développements d’ambiances réussies, ou bien la très intéressante adaptation du fantastique No Quarter de Led Zeppelin. Credo également par moment arrive à me convaincre (notamment la fin de la première partie ainsi que l’intégralité de la deuxième). Et pour finir Quimpromptu, un long instrumental un peu longuet au début mais dont la fin, très planante, est dans la plus pure tradition du premier album. C’est vraiment trop peu pour faire de ce disque l’égal de son grand frère…
Bien entendu, restant largement au dessus de la production pop de base, cette réalisation, ma foi fort agréable et sans grande prétention, n’est pas en soi ratée. Mais elle ne peut rendre grâce au talent que la formation avait montré dans son très bon album éponyme. Et j’encourage d’ailleurs vivement les lecteurs à se tourner vers celui-ci, plus représentatif du talent progressif de ce groupe polonais.