Six années après l’appréciable “Hollow”, revoilà les Américains de Little Atlas pour “Automatic Day”, un album dans la continuité du précédent, puisque la composition du groupe est restée quasiment stable (seul le batteur a été remplacé).
Pas de surprise à attendre dans ce nouvel opus, Little Atlas n’ayant pas pour habitude de trancher dans un paysage progressif très traditionnel, marqué par les ombres de Genesis et autres Yes, un terrain donc bien balisé. Mais tout en utilisant des recettes que d’aucuns pourraient qualifier de routinières, le groupe fait montre d’un savoir-faire très agréable qui démontre s’il était besoin que les bonnes recettes bien mitonnées donnent souvent des résultats fort agréables.
Très à l’aise dans la suite de titres longs qui occupent les trois quarts de l’album, le quartet fait défiler les ingrédients nécessaires à toute construction progressive digne de ce nom : alternance de rythmes binaires ou impairs (‘Oort’, ‘Escape Velocity’), breaks soigneusement amenés (‘Apathy Break’), recherche harmonique constante, reprise de thèmes (‘Darvocet Eyes’), montées progressives (‘At the End of the Day’), soli alternés guitare/claviers, le tout pouvant servir de bonne introduction au progressif classique ! Les musiciens sont bien en place (mention spéciale au bassiste Rik Bigai, toujours attentif à garder une ligne bien mélodique), et ne dédaignent pas de durcir parfois le ton (‘Emily True’), histoire de varier (un peu) les plaisirs.
Les seuls reproches peuvent se situer dans le creux à la fin de l’album (les trois derniers morceaux, plus courts, ne possèdent pas le souffle des précédents), dans un certain manque de charisme de Steve Katsikas au micro, et comme précédemment signalé, dans le défaut d’originalité de la musique. Mais il en est de Little Atlas comme de certains groupes anciens qui ont déjà pas mal bourlingué (par exemple Proto-Kaw, l’excellent groupe de Kerry Livgren), et qui tout en recyclant des méthodes éprouvées, parviennent à sortir des albums très honorables. Avec ce nouvel album, Little Atlas se range petit à petit dans les valeurs sûres ; il manque tout de même la petite étincelle qui provoquerait un enthousiasme sans retenue...