Deuxième album de ce groupe qui eut un jour l’étrange idée (pour des américains) de faire du néo-progressif. Succédant au très moyen premier jet éponyme sorti deux ans auparavant, cette réalisation nous propose un Ilúvatar plus mûr, ayant pris ses distances avec la formation manquant cruellement d’expérience et d’imagination du premier album. Children a-t-il de quoi fondamentalement nous réconcilier avec Ilúvatar ?
Assurément, oui ! Les points forts sont toujours les mêmes, à commencer par le guitariste Dennis Mullin toujours aussi présent, nous gratifiant de nombreuses interventions toujours autant appréciées. Le chanteur Glenn Mc Loughlin semble un peu plus en voix, plus sûr de lui et domine nettement plus son sujet. Les claviers de Jim Rezek, grands bénéficiaires, sont plus variés dans leurs sonorités. De plus, la qualité de la production a également fait un petit bon en avant par rapport à leur début discographique.
Voila pour la forme. Maintenant, au niveau des compositions, le tout est largement un ton au dessus du premier album. Le groupe gagne en efficacité, nous accroche plus et sait un peu mieux travailler ses titres à rallonge. Un morceau illustre bien mon propos : "The Last Stroke" qui s’étend sur plus de douze minutes ! Développant plusieurs thèmes de manière bien plus réussie que sur le titre "In The Eye" tiré du premier album. On ne s’ennuie heureusement plus du tout !
Les morceaux plus « simples » sont également bien plus accrocheurs comme ce "In Our Lives" agrémenté de choeurs d’enfants bienvenus et d’un break très réussi, ou ce doux et majestueux "Given Away" tout en délicatesse, très fluide et bien sympathique. "Late Of Conscience", quant à lui, un peu plus varié, mérite tout autant le détour.
Bien sûr, tout cela reste assez classique. L’originalité n’est donc toujours pas un point fort même si on peut saluer le léger effort fourni. Comme par exemple sur l'ennuyeux "Eye Next To Glass", et son absence de réel rythme, ou sur "Cracker" débutant sur un riff pour le moins inattendu avant de partir dans une direction assez insoupçonnée.
En fait, le principal problème de ce disque est à chercher du côté de la concurrence. Oui, Children est un bon album mais si on regarde ce qui se fait qualitativement dans le style, on s’aperçoit qu’il y a nettement mieux ailleurs. Il ne peut supporter réellement la comparaison, l’émerveillement restant malheureusement aux abonnés absent.
Mieux composé et plus accrocheur, ce Children fait rapidement oublier son prédécesseur un peu trop fade. Ilúvatar montrait là qu’il avait le potentiel pour briller, mais la route vers la reconnaissance dans le style restait longue. On gardera de cet opus une bonne impression générale et l’assurance de passer quelques bons moments en sa compagnie sans le moindre bâillement. Ceux qui cherchent une œuvre forte et originale peuvent, en revanche, passer leur chemin…