Né en 2007 de l'association d'anciens membres du groupe de Death Metal Absurd Conflict, Edain donne dans un Metal Prog complexe au chant Death. Et "Of Those Who Worship Fire", troisième production de nos tchèques de Brno propose pas mal de bonnes choses.
Et ce dès l'introductif 'Blood As An Anaesthetic' qui en dehors d'un court pont jazzy un peu incongru attire le chaland en ajoutant à la complexité musicale une trame progressive intéressante. Le riff principal vous rappellera bien vite à lui et les constructions à tiroirs garnies de chant Death et soli de guitare fluides et dévastateurs s'assemblent avec une certaine efficacité. Du même tonneau, 'Of Elements And Men' et ' Silent Weapons For Silent Wars', chantés également (titres trois sur les six sont instrumentaux) sont tout aussi directs, le dernier rappelant même par moment le son et l'univers d'un Coroner période "Mental Vortex"(même si les quelques passages tragiques en chant clair ne vont pas faire l'unanimité).
Edain, fort d'un univers très personnel rehaussé de guitares sifflantes et véloces (Petrucci a des enfants partout) délivre une musique fort intéressante mais souffrant d'une production un peu molle et de quelques aspérités malheureuses. Ainsi, la prise de son générale est un peu limite. Le chant de Martin Brnovják, singulier mais vite adopté apporte à l'ensemble une force que malheureusement la prise de son ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur. Le rendu sur la batterie frôle la faute de goût malgré la qualité de jeu indéniable de Jirí Stanek qui associé à la basse jazzy et sautillante de Zdenek Záhora apporte au groupe sa particularité.
Autre curiosité, le très bon et mélodique 'Critical Intelligence', instrumental captivant s'il en est, s'achève brutalement dans un fade out inattendu alors que sa suivante homonyme qui possède de bonnes idées s'avère trop courte et apparaît comme une chute d'un bon moment studio resté à l'état de maquette. 'On The Cold Floor', dernier instrumental, se veut plus construit et met la guitare à l'honneur, rappelant au passage que Maiden et Blackmore ont dû inspirer un Pavel Jerábek qui apporte sur une rythmique complexe toute la fluidité et la mélodicité de son jeu de guitare.
Après plusieurs écoutes, la réelle qualité de composition et d'interprétation finit par prendre le pas sur les quelques particularités qui font dans ce monde très formaté partie du charme de la formation. "Of Those Who Worship Fire" est un album assez court reniant toute lassitude et qui saura plaire aux fans d'un Metal Progressif tout juste complexe et éminemment sympathique mais qui aurait gagné à être plus travaillé.