Saxon connait quelques petits changements à la veille de la sortie de Metalhead, 14ème album du groupe. Outre le fait d'avoir trouvé un label fiable et dynamique, il voit le départ de Nigel Glocker remplacé par Fritz Randow et est allé chercher Charlie Bauerfeind pour sa production confirmant son ancrage heavy métallique. Tout ceci plus le titre de l'album exprime bien la volonté de Saxon de s'accrocher à la nouvelle vague heavy métal.
Le son très métallique pourra surprendre les amateurs du groupe peu habitués à cette production très froide qu'apprécie Beaurfeind et qui convient peu à Saxon. Cela ne gênerait pas outre mesure si les compositions avaient la force de celles d'Unleash. Metalhead est un disque intelligent, taillé pour séduire le public avec de très grands morceaux mais aussi avec de nombreux bouche trous facilement oubliables.
On trouve ainsi du très bon tels le titre éponyme d'entrée, tube imparable, puissant et heavy et servi par un excellent refrain montant en puissance ou avec "Conquistador", le "Crusader" des années 90, épique et puissant, chanté par un Byff au top. On gardera aussi "Are We Travellers In Time", bon morceau mélodique qui possède un refrain encore une fois très inspiré et un riff imparable.
Le reste du disque est hélas beaucoup plus banal, le son heavy ne cache pas le fait que "What Goes Around", "Song Of Evil", "Piss Off", "Watching You" et "Prisoner" manquent cruellement d'inspiration. Sonnant comme des faces B elles n'apportent rien et sont aussi vite oubliées qu'écoutées. Heureusement, la power ballade "Sea Of Life" achèvera l'album avec brio par sa classe et son feeling.
Parfait piège à fans, cet album va rencontrer un grand succès et complètement relancer Saxon qui va redevenir un des grands du heavy métal. Pourtant Metalhead est un disque assez faible sauvé par quelques grands titres. Saxon s'en tire assez bien mais avoir retrouvé la popularité ne peut justifier cette facilité d'écriture.