Il aura fallu 3 ans de patience aux fans, mais surtout 3 ans de travail à temps perdu pour Martin Orford, afin que ce DVD du vingtième anniversaire voit le jour. Le concert enregistré à Londres le 15 décembre 2001 célébrait les 20 ans d'existence de IQ qui fût créé en 1981 par Mike Holmes et Martin Orford sur les cendres de The Lens.
Le premier disque retrace l'intégralité de la première partie du spectacle qui évoque la carrière du groupe depuis "Tales from the lush attic" jusqu'à "The seventh house". Débutant par 'Awake and nervous' et finissant sur 'The last human gateway', c'est donc une boucle d'une douzaine de pièces dont nous régalent IQ. Je dis pièces et non titres car certains passages sont des medleys compilant plusieurs titres.
Nos cinq compères sont de tout évidence en pleine forme et nous assistons à une démonstration de leur savoir faire, sans frime, tout en complicité et bonne humeur.
Peter Nicholls, maquillé 70's, assure avec une sobre mise en scène et une grande maîtrise la théâtralisation de ces textes si importants dans l'oeuvre de IQ. Mike Holmes toujours aussi modeste, aligne l'air de rien ses soli indispensables à la tonalité du groupe, démontrant une fois de plus des qualités insoupçonnables sous son allure de petit gratteux étriqué. John Jowitt gesticule comme à son habitude, en martelant avec fougue et efficacité ses basses ou sa Taurus. Paul Cook, qu'on aperçoit parfois derrière ses fûts, tient son rôle sans exhibition, tout en finesse et précision. Et, enfin, maître Orford, caché par ses claviers, fait de rares apparitions, se montrant aussi discret que son talent est grand.
Quel bonheur de voir ces cinq musiciens jouer quelques unes de leurs pièces maîtresses, avec autant de joie affichée et de revoir Tim Esau reprendre sa place de bassiste sur 'Headlong'. Je serais injuste si je ne citais pas la présence du saxophoniste Tony Wright qui est devenu un peu le sixième homme du quintet sur les albums récents.
Le deuxième disque comporte de nombreux bonus dont les deux premiers ne sont riens moins que le rappel et la résurrection de The Lens. Outre les titres 'Subterranea' et 'The wake', le rappel comporte une tranche d'humour avec la reprise du 'Crazy horses' des 'étincelants' Osmond Brothers.
C'est perruqués afro et vêtus en babas version glamour à tendance disco que Orford et Holmes redonnent vie à The Lens pour trois instrumentaux, soutenus par leur compère John et Paul à la rythmique.
Le reste des bonus est composé de diverses scènes de coulisses, de photos et autres extraits qui n'apportent guère plus qu'un sourire sur le visage déjà épanoui du fan repu par tant de plaisir musical.
Les aficionados ont sûrement déjà acheté ce document indispensable, que je recommande à ceux qui veulent découvrir sur scène ce groupe mythique.