"Souvenez-vous de votre premier amour, BornBroken se souvient de sa première haine." Et de la haine, la formation en a à revendre à en écouter de plus près ce premier album qui semble mené, tout au long des 10 titres qui le composent, par cette rage vindicative propre aux groupes de Hardcore. Ne vous méprenez pas sur le titre de l'album, les pouvoirs guérisseurs de la haine, hurlés par la voix écorchée de Jesus Salazar, ne semblent guerre capables de panser vos plaies, mais plutôt les creuser davantage à grands coups de blasts surpuissants.
L'album débute sur des bruits d'émeutes, qu'un "Can't Quiet The Riot!" ne va pas calmer, bien au contraire, avec un mélange Hardcore / Thrash aussi conquérant que puissant. Les influences sont nombreuses mais bien choisies, tirant parfois vers un Death Mélodique, ou encore sur un Groove Metal cher à Pantera, pouvant se réduire à la plus simple expression Hardcore, comme y agrémenter quelques (rares) mélodies et ponts bien ficelés. Le morceau éponyme, le plus long de la galette - près de 6 minutes, peu commun au genre - est une véritable réussite aux nombreuses variations visitant tous les genres suscités.
"The Healing Powers of Hate" est donc simple, efficace sans rien de transcendant techniquement. Mais qu'importe, c'est du Hardcore, et le but n'est pas là car l'essentiel c'est d'être direct, explosif, et d'en mettre plein les oreilles. C'est ce que réussit parfaitement la formation Canadienne avec ses riffs saccadés, écorchés et précis et un batteur martelant ses fûts inlassablement. La basse est très présente dans les blasts, appuyée par un élément sonore électro qui ne devrait pas manquer de décoller les membranes de vos enceintes. Les mélodies sont suffisamment uniques pour que chaque morceau se détache des autres, exercice que ne réussissent malheureusement pas tous les groupes du genre mais que la formation passe aisément.
BornBroken réussit avec "The Healing Powers of Hate" un ensemble cohérent, spontané, lourd et défoulant. Au fil des écoutes, ce mélange de Thrash, Groove et parfois Death sur fond omniprésent de Hardcore prend tout son sens et - s'il elle ne révolutionne pas le genre - nous confirme que la société continuera d'inspirer ceux qui ont la rage. Une nouvelle formation dont on suivra attentivement la suite et qui devra impérativement conserver cette fraîcheur salvatrice.