Il aura fallu attendre 6 ans pour que le duo américain donne suite à son excellent premier album qui proposait à l’époque un subtil mélange de progressif atmosphérique instrumental et d’ambient. Cette fois-ci Oscar Fuentes et Sepend Samzadeh se sont entourés d’une prestigieuse liste d’invités issus du Who’s Who du Rock Progressif : Peter Banks (Yes), Tony Levin (King Crimson, Peter Gabriel), Colin Moulding (XTC), Billy Sherwood (Yes) et Rick Wakeman (qu’on ne présente plus) auxquels s’ajoutent d’autres intervenants dont, excusez du peu, un orchestre symphonique.
Le résultat est un superbe album concept basé sur la mort imminente d’un homme illustré par la pochette de Paul Whitehead (Genesis). De plus, si vous regardez bien celle-ci, un détail vous renverra certainement vers la pochette du premier album. D’autre part, si l’on note l’intervention de divers chanteurs sur la moitié des titres de l’album, les développements instrumentaux n’ont pas été oubliés et forment la trame ainsi que l’essence musicale de l’opus.
Amateurs de progressif symphonique, il ne faut pas passer à côté du morceau introductif ‘No Cause For Alarme’, tout en fanfare et dont l’emphase n’a rien à envier à certaines bandes originales de John Williams. ‘In Utero’ fait tomber la pression par son climat ambient et sa trompette jazzy. ‘Visionary’ donne l’occasion à Sepand Samzadeh de montrer ses talents de guitariste et ‘Blackfoot’ à Oscar Fuentes de poser quelques soli de claviers du plus bel effet.
‘The Man Who Died Two Times’ est le morceau FM de l’album (comme ‘Radio Song’ l’était pour le précédent) mais même à travers cet exercice, le groupe (et Colin Moulding au chant) s’en sort très bien avec une composition dynamique et un refrain entrainant. ‘Waltz In E Minor’, comme son nom l’indique, est une composition classique, un intermède, qui permet de faire la transition avec ‘Eggshell Man’, probablement un des meilleurs morceaux de l’album. Très calme dans son introduction, la composition déploie ensuite des richesses instrumentales à travers notamment de très beaux motifs de claviers et de guitares acoustiques qui se superposent et s’entremêlent tout au long de ces 12 minutes de rock progressif flamboyant. Enfin, ‘In Extremis’, du haut de ses 22 minutes, est la partie immergée de l’iceberg. Vous y rencontrerez des chœurs, des soli de guitare Caméliens, des claviers Floydiens ainsi qu'un final de toute beauté.
Avec cet album, Days Between Stations confirme tout le bien que l’on pensait de cette formation et encore mieux, elle vient probablement de sortir l’un des albums de rock progressif de l’année. Espérons que nous n’aurons pas attendre trop longtemps la suite car dorénavant, nous avons affaire à un groupe qui compte.