Les vétérans de Nektar sont de retour avec un nouvel album. Cette fois, fini les reprises, ce sont bien à de nouvelles compositions auxquelles nous avons affaire. C’est un doux euphémisme de dire que cette formation ne fait pas l’unanimité au sein de la rédaction de MW et pourtant, il y en a (j’en fais partie, pour les autres, ils ne seront dénoncés que contre rémunération) pour dire que tout n’est pas à jeter dans la discographie du groupe. Je retiendrais notamment les premiers albums très psychédéliques et « Recycled » dans une veine plus disco-prog (oui, ça existe, je viens de déposer le brevet pour cette nouvelle dénomination).
Qu’en est-il de la nouvelle cuvée 2013 ? Nektar a-t-il viré métal ? S’est-il décidé à aborder le revival new-wave ? Et enfin la question qui tue ! A-t-il sorti un chef d’œuvre, un grand album qui mettra tout le monde d’accord ? Comme je sais que vous avez déjà regardé la note, inutile de répondre à cette question. Et pourtant, à l’écoute du premier morceau, ‘A Better way’, j’y ai (presque) cru. Une belle introduction emphatique met en valeur la guitare de Roye Albrighton avant que son chant à la limite de la justesse ne fasse quelque peu retomber le soufflé mais la section rythmique parvient à maintenir un certain intérêt tout au long de ce morceau de pratiquement 10 minutes au croisement des influences de Dream Theater et de Spock’s Beard.
Malheureusement, l’attention va vite retomber avec ‘Set Me Free Amigo’ et ses mauvais claviers mariachis. ‘Destiny’ n’arrange pas les choses, son introduction entre Camel et Mike Oldfield va vite être gâchée par le chant approximatif de Roye Albrighton. D’ailleurs, c’est le principal reproche que l’on peut faire à cet album. Il est dommage qu’un groupe avec autant d’années d’expériences ne se rendent pas compte qu’en matière de rock FM/Progressif, le chant tient une place capitale que l’on ne peut négliger sous peine de gâcher l’ensemble.
L’autre critique concerne la longueur des morceaux. Nektar n’a jamais été tout-à-fait un groupe de rock progressif mais plutôt un groupe psychédélique qui s’est peu à peu dirigé vers un rock FM sophistiqué à l’instar d’une formation comme Styx. Par conséquent, leurs compositions, quand elles sont trop longues (et il y en a un certain nombre de prés de 10 minutes sur l’album), peuvent vite lasser l’auditeur par manque de variété dans les structures musicales. Du coup, il faut attendre ‘Tranquility’ un morceau de moins de 5 minutes plutôt dynamique (merci Billy Sherwood) pour replonger dans l’album. Puis, à nouveau ‘Mocking The Moon’ va vous rappeler un Barclay James Harvest en petite forme. La fin de l’album est rattrapé par l’instrumental ‘Juggernaut’ dans une veine Santana/Jazzy où l’on sent un effort de composition qui manquait quelque peu jusqu’à présent.
Bref, un album au final assez moyen qui aurait pu être bien meilleur si le groupe ne s’était laissé aller à certains travers FM/Mollasson (celle-là aussi il faut que je pense à la faire breveter).