Tel un vieil ami qui n'a jamais déçu, il existe des groupes que l'on est heureux de retrouver périodiquement. Annihilator fait partie de ceux-ci. Le groupe canadien est de retour avec Feast son 14ème album et confirme que le duo formé par Jeff Waters avec son chanteur David Padden est solide. Feast nous montre un groupe qui sait où il va et qui propose toujours un thrash inventif grâce à la technique de Waters et la souplesse vocale de Padden. Il y a certes peu de surprises au programme quand on connait le groupe mais la qualité est comme toujours au rendez-vous.
Fidèle à ses habitudes, Annihilator varie les plaisirs tout le long de ce "Feast". Il nous attrape tout d'abord à la gorge avec des titres thrash incisifs avec notamment un "Deadlock" digne d'un Slayer. Dans "No Way Out", "Demon Code" et "Smear Campaign", Waters balance des riffs et des soli ultra accrocheurs dont il a le secret, nous laissant savourer sa technique très "Guitar-Hero".
Mais il y a des surprises. Ainsi "No Surrender" est-il un détonnant mélange de thrash et de groove, comme si Machine Head avait rencontré Jamiroquai pour un résultat remarquable. Padden excelle au chant dans tous les styles et passe d'un air jazzy à un air thrash avec aisance. Il y a aussi la ballade "Perfect Angel Eyes", un peu commerciale mais emplie de feeling, "Fight The World" qui nous piège en mêlant mélodie et thrash au sein d'une chanson forte digne de la grande époque et enfin "One Falls, Two Rise", le tube de l'album, qui démarre sur un rock proche de Stonesour pour passer ensuite du thrash au groove en mêlant quelques influences hardcore.
Confirmant le côté caméléon du groupe, Feast montre une fois de plus que Jeff Waters est non seulement un excellent compositeur mais aussi un très bon musicien. Pour peu que les puristes ne soient pas effrayés par son côté touche à tout, le groupe est désormais prêt à repartir à l'assaut des sommets de la scène Thrash.