"Evening games" est le deuxième disque de Satellite et l'envie de le comparer avec son prédécesseur est pressante. On peut même aller plus loin avec cet album et être tenté de le mesurer à ceux de l'époque Collage. Personnellement je me suis heurté à ces comparaisons sans arriver à une conclusion nette et c'est donc sans jauge que je vais essayer de juger cet opus flambant neuf.
Ouvrant sur son titre éponyme, "Evening games" démarre sous les meilleurs auspices. Cette pièce d'introduction, dans le plus style néo-prog, dure près de 17 minutes et est composée de plusieurs parties alternant symphonisme puissant et mélodie délicate. Le son chaud du combo polonais, révélé sur "A street between sunrise and sunset", est au rendez-vous, la voix de Robert Armirian est toujours aussi puissante et les interventions de Kubeishi et de Palczewski à la guitare et aux claviers nous embarquent sur de biens belles envolées.
Le deuxième titre 'Never never' est quelque peu dérangeant malgré près de 3 minutes de pure bonheur mélodique (de 3'35 à 6'15). Les passages chantés détonnent par la faiblesse du texte et le phrasé complètement à contre emploi. Heureusement la suite nous fait vite oublier ce petit raté. 'Rush' est puissant et alterne mélodies suaves et riffs métalliques. 'Love is around you' est une ballade joliette mais manquant un peu de consistance.
Avec 'Why' on replonge dans un symphonisme à la "Moonshine", magnifique. 'Beautifull world' est une belle pièce riche en rebondissements musicaux mais appauvrie par les vocaux au même titre que le grandiose 'Evening ouverture' qui pourtant regorge de sonorités et d'idées lumineuses.
Ces jeux du soir s'achèvent sur un 'Take it as it is' court, très vocal et complétement dispensable. Heureusement que les deux titres bonus assurent une meilleure conclusion à l'album.
C'est donc avec un sentiment mitigé que j'arrive au terme d'un disque qui oppose un très haut niveau musical, très symphonique, débordant de soli de claviers grandioses ou de guitare aérienne, à un chant trop souvent décevant par son manque de conviction, son absence de théâtralité. La voix est donc le maillon faible de cette oeuvre, mais il serait dommage de renoncer à l'écoute car vous passeriez à coté de petites merveilles de mélodie.