Courage ! Oui, du courage il vous en faudra pour vous enfiler d’une seule traite les 10 titres qui composent ce “Woke“. Non que le Death pratiqué par Legion soit particulièrement laborieux mais supporter le chant monocorde et monotone de Michael Guilford ne relève pas réellement de la sinécure.
C'est ainsi qu'il vous faudra accepter d'écouter durant tout l’album les mêmes vocaux Grunt totalement dénués de surprise et de feeling. Si ce type de chant pouvait encore émouvoir ou surprendre au début des années 90, il faut désormais qu’il soit accompagné d’un petit supplément d’âme ou d’un brin de personnalité pour qu’il fasse son effet. Malheureusement, non seulement le chanteur semble être bloqué en mode caricatural avec ses vocaux grotesques mais l’amateurisme va plus loin avec une superposition des prises de chant mal assurée (“And Then, The Devil Said“).
Et c’est fort dommage car le reste du groupe possède de réels atouts à commencer par un excellent batteur totalement survolté et dont les multiples breaks et changements de rythmes semblent réellement servir de fil conducteur au groupe. Loin d’officier de manière mécanique en misant tout sur la vitesse d’exécution, Jake Rodriguez parvient à insuffler de la vie dans ses baguettes. A ce point fort s'ajoutent des parties de guitares qui font la part belle aux ambiances étranges et surprenantes, allant parfois jusqu’à jouer avec le tempo pour créer des effets déstabilisant (“The Roach“). Et si Legion n’arrive pas encore au niveau d’un Morbid Angel dont il semble grandement s’inspirer, ils est loin d’être ridicule en proposant même une très crédible version moderne du combo de Trey Azagthothr.
Legion est à l'évidence un groupe au potentiel musical réel mais pénalisé par un chant très rapidement exaspérant.