Quand on évoque les grands du métal extrême français, on pense souvent à Loudblast, Supuration ou Massacra. Pourtant No Return avec ses 25 ans de carrière et ses 8 albums est un des piliers de la scène hexagonale. Il doit cette ombre tenace à des changements multiples de line-up - seul Alain Clement tient fermement la barre - et à de nombreuses variations de style. De fait, les débuts du groupe sont plutôt méconnus, les gens ne retenant souvent que le court passage de Steeve Petit entre 2000 et 2002. Les premiers albums étant introuvables du fait de la disparition des labels, Great Dane Records a décidé de regrouper "Psychological Torment" de 1990 et "Contamination Rises" de 1992 au sein d'un même digipack du nom de "Psychological Contamination", le tout remasterisé.
"Psychological Torment" montre une formation encore un peu verte mais déterminée et ambitieuse. L'album n'a rien d'exceptionnel, le death de No Return étant ultra basique, mais il a ce petit quelque chose en plus qui montre que la formation a du potentiel. Alain Clement et Eric Le Baron aux guitares ne se contentent pas de bourriner mais font preuve, entre deux riffs bien death, d'une certaine finesse et d'une technique efficace. De cet album on ressortira le très bon "Vision Of Decadance" ainsi que "Electro Mania", "Radical Disease" et "Religion" tous taillés dans un bon death métal brutal et primitif, typique de cette époque.
"Contamination Rise" présente un groupe qui a gagné en maturité. La prise de son a été faite avec Jim Morris dans le célèbre Morrisound Studio en Floride, là où Death, Morbid Angel, Deicide ou Sepultura ont déjà enregistré. Si le groupe n'a évidemment pas la même qualité artistique que ces références, son death brutal reste tout de même très agréable. Au chant Phil Ordon a évolué vers un registre encore plus grave bien dans la tradition du genre tandis qu'aux guitares Clement et Le Baron confirment un excellent niveau technique. Sur cet album se distinguent de bons titres, bien dans cet esprit old school d'une époque désormais révolue, comme "Memories", "Trash World" ou encore "World Of Impurities", "Perversion" et "Revolt Of The Hanged".
Il faut remercier le label Great Dane pour avoir ressorti de l'oubli ces deux albums de No Return, témoignage d'une époque où le métal français se lançait à l'assaut de l'extrême en laissant ses complexes de côté. Tout cela a ouvert la voie à l'internationalisation de nos groupes et en pionnier de cette aventure, No Return méritait bien d'être salué.