Réalisé en 2003 et mondialisé par son label en 2004, ce disque nous parvient seulement aujourd'hui. Bon d'accord ! Voyager est issu de Perth dans le Sud-Ouest de l'Australie, m'enfin quand même, c'est pas Mars non plus ! Quoiqu'il en soit, ce tout jeune groupe est formé par des musiciens venant d'horizons assez différents dont Element V cristalise la rencontre.
Je dois dire qu'à la première écoute, j'ai eu une impression assez négative. L'intro assez pompeuse et un peu mal ficelé me laissait de marbre. Quant aux premiers morceaux, une impression de déjà entendu dominait l'ensemble, laissant augurer de peu de plaisir. Eh bien j'avais tout faux !
En fait, même si l'originalité des riffs et des mélodies est un peu datée, Voyager devient, au fil des écoutes, de plus en plus attachant pour finir par s'incruster dans votre crâne et vous inciter à y retourner.
Leur musique parvient à rester fraîche alors que tous les poncifs du genre sont utilisés les uns après les autres. Cela relève de l'exploit. Il y a tout de même des passages originaux. Ne croyez pas que le groupe n'a rien fait qu'à copier sur ses petits copains, ce serait être par trop réducteur.
Les musiciens s'en sortent assez bien mais je pense que toute l'étoffe de Voyager repose sur son chanteur. Ce dernier, sans avoir un organe de haute volée, réussit à moduler sa voix, passant de la douceur à l'agressivité black (très peu rassurez-vous) donnant un caractère et une dimension supérieure aux compositions. Ces dernières vont de l'atmosphérique au speed en passant par toutes les étapes intermédiaires. Aéré par quelques interludes dans un registre "techno" très prononcé et le plus souvent sympa, le contenu pourrait paraître décousu et incohérent et pourtant une unité se dégage de cet album. J'en suis encore médusé !
Au final, ce disque qui à priori aurait dû se fondre dans la masse parvient à se hisser au-dessus des productions insipides. En alliant une personnalité notable, pourtant basée sur des recettes depuis longtemps éprouvées, Voyager, formation de tous les paradoxes, finira par vous séduire et probablement à votre insu.