Ce nouveau projet commence un peu comme un nouveau super groupe. A la baguette, dans tous les sens du terme, on trouve Daniel Flores qui assure donc la batterie, la composition, la production, le mixage et également les claviers. Daniel Flores est d'abord le batteur et claviériste du groupe suédois de metal progressif Mind's Eye. Il officie également au sein de The Murder Of My Sweet. L'autre leader de Find Me est le chanteur américain Robbie LaBlanc qui s'est fait connaitre avec son groupe d'AOR Blanc Faces.
Il est assez difficile de se prononcer sur la qualité de cet album qui à première vue, ne souffre aucun défaut. La qualité du vocaliste est indéniable avec un chant parfaitement calibré, juste et précis. Les intonations sont également impeccables. Robbie LaBlanc est capable de puissance comme de finesse. Il apparaît comme un chanteur complet, en parfaite maîtrise et tout à fait dans son élément. La production de Daniel Flores est également limpide et équilibrée, tout à fait conforme aux besoins de l'AOR. Tout cela est donc net, sans bavure, propre et très poli. Daniel Palmqvist (Xorigin) à la guitare rythmique fait le job sans envolées particulières mais avec application tout comme le bassiste Johny Trobro. Les soli, souvent agréables et bien ficelés, sont assurés par divers invités dont Christopher Vetter (The Murder Of My Sweet), David Sivelindt pour la guitare ou Rolf Pilotti (Therion, The Murder Of My Sweet, Mind's Eye) aux claviers.
L'album s'ouvre sur un titre assez rythmé et engageant, 'Road To Nowhere', qui annonce la couleur avec une basse et une batterie relativement bien servies. Mais là encore, c'est Robbie LaBlanc qui éclabousse le titre de son talent dans ce titre bien ficelé, correctement construit et fort agréable à l'écoute. Puis la routine s'installe avec quelques moments un peu plus intéressants que d'autres mais sans vraiment de morceaux phares. La ballade 'Eternally' est assez insipide et ne donne pas ce surplus d'émotion que l'on peut attendre d'un tel passage, fût-il obligé. Alors certes, quelques refrains sortent du lot ('Road To Nowhere', Powerless', 'Find Me') et sont presque dignes de devenir des hymnes AOR mais derrière cette capacité de composition, y a-t-il un esprit créatif ? Daniel Flores et consorts se contentent d'appliquer une recette qui fonctionne avec les musiciens qui vont bien. Rien de plus.
"Wings Of Love" est un bel album qui devrait ravir certains fans de rock/metal hyper mélodique. Pourtant, avec sa production trop lisse et sa musique sans âme, il risque d'en laisser plus d'un sur sa faim. On dit souvent que la perfection est ennuyeuse... C'est clairement le cas ici.