Après avoir surmonté son cancer, Fergie Frederiksen revenait sur les devant de la scène A.O.R. en 2011 avec un excellent album empreint d’énergie positive et de mélodies à tomber par terre : "Happiness Is The Road". A peine deux ans plus tard, le revoilà apparemment bon pied bon œil avec ce "Any Given Moment" dans la lignée de son prédécesseur.
Petit rappel pour les cancres, Frederiksen tint le micro dans Toto pour l’album "Isolation" dont il reprend ici "Angel Don’t Cry". Il fut aussi membre fondateur du mythique Trillion et de Mecca entre autres très nombreuses collaborations. Frederiksen, c’est aussi une voix unique, relativement haut perchée mais qui peut naviguer dans beaucoup de registres.
Pour cet album, le label Frontiers a décidé de miser sur une toute autre équipe, avec à la barre Alessandro Del Vecchio, claviériste, compositeur et producteur, aux multiples participations (Eden’s Curse, Edge Of Forever, ...), Robert Stall (Work Of Art et W.E.T.), ou encore Bruce Gaitsch qui a travaillé avec Richard Marx, Chicago et même Madonna ("La Isla Bonita").
Mais devait-on changer "une équipe qui gagne" ? Car là ou l’opus précédent alignait 5 ou 6 titres incontournables, il n’y en a ici, hélas, que 2 ou 3. À commencer par le joyeux, entraînant et on l’espère bien nommé, "When The Battle Is Over". Intro douce au piano, suivie de riffs de guitares percutants soutenant une belle mélodie épique, avec en finale un break presque "a cappella" où sur quelques notes, la voix de Fergie atteint le paroxysme de sa beauté. Le single "Last Battle Of My War" est également à la hauteur, avec un très beau travail sur les chœurs ! Enfin, "Let Go", avec son mid-tempo saccadé rappelle les belles heures du premier Trillion.
Le reste est d’un excellent niveau, mais transporte un peu moins que les titres précités. "I’ll Be The One" est une belle ballade , "Any Given Moment" séduit par son rythme lascif et "Candle In The Dark", au dessus de cette mêlée s’incruste écoute après écoute. Le duo "Not Alone" avec Issa aurait mérité une composition un peu plus travaillée, un peu moins "en roue libre".
Retrouver la voix si particulière de Frederiksen reste un plaisir sans cesse renouvelé et écouter un tel album est une véritable cure de jouvence... Alors même s’il est un petit cran en dessous du précédent qui tutoyait les sommets, il serait dommage de s’en priver !