La retraite ça craint ! Ce cri du cœur est à mettre à l'actif d'Ozzy Osbourne courant 1995 quand il décide de sortir un 7ème album studio, Ozzmosis, et de repartir en tournée pour le "The Retirement Sucks Tour". Le line-up a évolué avec à la basse le retour de Geezer Butler, complice de 25 ans, et Deen Castronovo au poste de batteur.
Cette formation redoutable va donner naissance à un disque de bonne qualité, faisant oublier les potentielles craintes. Zakk Wylde imprime encore sa patte à un ensemble se plaçant dans la lignée de ses deux prédécesseurs. Cela étant, "Ozzmosis" est un cran en dessous de "No More Tears" avec d'excellents titres mais aussi du remplissage. Il est en outre desservi par un son plus rock que heavy qui manque singulièrement de puissance.
Malgré tout il y a de quoi contenter les fans. Wylde tisse toujours des riffs de bûcheron, nous assène d'impressionnants soli et certains titres offrent d'excellents moments musicaux. C'est le cas de "Perry Mason", un hommage à la série télé dont l'intro reprend le générique. Cette chanson est parfaite avec son refrain imparable, sa ligne de basse vrombissante et ses riffs et soli taillés dans le roc. Ensuite avec "I Just Want You", Ozzy réussit une superbe ballade épique à la fois intense et gorgée de feeling. A côté se distinguent de bonnes chansons de heavy comme " My Jekyll Doesn't Hide", "Tomorrow", "Thunder Underground" ou "Denial", avec ce mélange efficace entre la voix inimitable d'Ozzy et le style marquant de Wylde entre groove et stoner. Enfin, niveau remplissage, "My Little Man" et "Old L.A. Tonight" sont des mi tempos sans trop d'intérêt destinées à passer sur les ondes américaines.
Malgré quelques petits défauts, Ozzmosis reste un album solide et fort correct de la part de ce bon vieux Ozzy qui n'a pas eu tort de sortir de sa retraite. Car à ce stade il réunit autour de lui toutes les générations de fans de métal et en ce milieu des années 90, époque où nombre de chapelles stylistiques éclosent, ce n'est pas un mince exploit.