Ne vous fiez pas aux apparences. A priori, avec un nom de groupe pareil et un album au tel patronyme, on aurait pu facilement croire avoir affaire à un clone d’Hawkwind ou l’un de ces nombreux groupes indie-rock sous forte influence 70’s (aux choix : Fleet Foxes, Dead Meadows…). Mais en fait, ce trio de Floride, sous des dehors psyché (quelques sonorités et surtout leur tenue vestimentaire), ressemblent plus à une variante de Queens Of The Stone Age matinée d’une pointe de Breeders (pour le chant féminin).
En effet, ce qui ressort de ces 12 chansons courtes et concises (la plus longue fait environ 4 minutes) c’est assurément le côté pop, pas désagréable, mais déjà entendu maintes fois. Les refrains sont généralement accrocheurs (‘Spaceship Ride’, ‘Magnets’). Si on aimerait parfois que le groupe développe son rock psyché par un certain jeu de guitare ou l’exploitation d’un solo, celui-ci semble préférer plutôt la concision post-punk d’un Franz Ferdinand (‘Man Or Moon’) aux velléités de Grateful Dead.
C’est tout le paradoxe de ces groupes actuels qui se réclament des 70’s mais pour qui le punk a également laissé ses marques (pas de claviers, morceaux directs et nerveux). ‘Blood In the Water’ en est une belle illustration. En moins de 3 minutes 30, on retrouve des couplets mélodiques que ne renierait pas le groupe de Kim Deal, tandis que le refrain plus brutal renvoie plutôt à Savages, cet excellent combo post-punk féminin que certains ont découvert ces derniers mois notamment grâce à Pitchfork.
‘Minute X Minute’ est un curieux morceau qui combine un chant proche de Kate Bush avec la lourdeur du stoner mais qui s’avère finalement plutôt réussi dans son mélange des genres. Quant à ‘Cautionary Tale’ qui termine l’album, il bénéficie d’un refrain très entraînant toujours sous influence Kate Bush. Une belle conclusion.
« Griffons At The Gate of Heaven » n’est pas le genre d’album qui va révolutionner la musique mais si les groupes et artistes cités tout au long de cette chronique vous parlent, il se pourrait bien que vous accrochiez à cet album. En résumé, Sons of Hippies mais pas que…