Six ans c'est le délai qu'a pris Ozzy Osbourne pour proposer ce 8ème album studio, Down To Earth. Il faut dire que notre homme a été fort occupé puisqu'il a lancé son festival itinérant en 1996, le Ozzfest, qui va rencontrer un succès considérable et il a retrouvé ses compères de Black Sabbath pour une reformation. L'échec de Sabbath à écrire un album va pousser Osbourne à achever son opus. On y retrouve un line-up classique avec Robert Trujillo à la basse, Mike Bordin à la batterie et Zakk Wylde à la guitare. Ce dernier avait quitté Ozzy en 1995 et formé son groupe, Black Label Society, en 1998. Il rejoint le groupe pour l'enregistrement, le disque ayant été composé par Ozzy et des intervenants extérieurs habitués à écrire pour nombre de formations.
Down To Earth est un album efficace et calibré pour plaire qui n'a pas la force émotionnelle de ses prédécesseurs ni de gros tube fédérateur. Ozzy fait du Ozzy, avec efficacité mais sans flamme ni génie. De fait l'album se déroule de manière linéaire avec de bonnes choses et surtout des moins bonnes. Les titres heavy sont classiques mais fonctionnent tels "Get Me Through", "Facing Hell" ou encore "Junkie", servis par un son bien lourd qui les valorise. De son côté Wylde fait le boulot à la guitare distillant riffs et soli avec classe comme à son habitude. Par contre il y a du très banal dont la ballade "Dreamer", taillée pour les radios qui a fait un carton malgré son caractère sirupeux voire gluant et les titres "Running Out Of Time", "No Easy Way Out" et "You Know… Pt 1", tout droit sortis d'un catalogue que n'importe quel artiste aurait pu prendre pour compléter un disque.
Avec "Down To Earth", Ozzy semble perdre le contrôle de sa carrière pour devenir un pur produit marketing. Si l'album reste largement écoutable, il reste bien loin des grands disques du Madman.