Les amateurs de jazz ont Glenn Miller, les progueux ont Rick Miller, et le rock a Steve Miller et sa bande. Vous connaissez immanquablement ‘The Joker’, un tube planétaire qui a fait le tour des ondes. En cette fin d’année 2013, le Steve Miller Band entame une tournée mondiale pour fêter ses 40 années de carrière... La sortie de ce Tribute vient donc opportunément souligner cet événement, constellé d’une pléiade de stars (le liste des intervenants est éloquente !).

La carrière de Steve Miller est clairement derrière lui. Après 15 albums sortis entre 1968 et 1988, la production s’est sérieusement ralentie, Miller ne composant pratiquement plus et préférant se replier sur des standards blues et rock. Le succès du Steve Miller Band est très principalement nord-américain, ce qui n’est guère surprenant quand on se réfère au style, loin de la pop-rock anglaise sophistiquée et bien plus ancré dans un blues-rock aux accents parfois country qui est nettement une marque du rock U.S.

Le titre de la compilation se réfère à un des plus gros succès commerciaux du groupe (Fly Like An Eagle, 1976), et pour jouer la sécurité, les producteurs ont choisi de suivre la set-list de l’album le plus vendu (13 millions d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis quand même !), 8 des 11 titres faisant partie de la compilation Greatest Hits 1974–78. Les chanteurs sont restés très fidèles aux versions originales, gardant les tempos et les intonations du Steve Miller Band, avec évidemment une production plus moderne, la rythmique prenant le plus souvent un coup de jeune salvateur sur ces titres assez typés 70’s. Ce sont les interventions instrumentales qui se singularisent, Derek Sherinian, John Wetton, Rick Wakeman, Steve Morse ou Jordan Rudess s’en donnant à cœur joie pour apporter leur touche personnelle bienvenue, les instrumentaux d’origine étant passablement datés.

S’adressant plus aux nostalgiques qu’aux amateurs de nouveautés, ce tribute est un travail très bien exécuté (à part Winter Time, surjoué par une Sonja Kristina en petite forme). La relative faiblesse de certains titres (Rock’n Me, Fly Like an Eagle) est compensée par des interprètes qui rendent ici un bel hommage à l’un des piliers de la musique rock U.S.