Quatre ans après l’excellent "Dust And Dreams", sort ce nouvel album de Camel. Son thème s'inspire du décès du père d’Andrew Latimer, survenu en 1993. Le dernier titre lui est d’ailleurs dédié. Dans "Harbour Of Tears" il est question de l’immigration irlandaise vers les Etats-Unis et plus précisément du principal lieu d’embarquement, le port de Cobh en Irlande, surnommé le Port des Larmes. Rien de moins que le retour d’un homme vers ses origines les plus profondes…
Musicalement, le principal changement par rapport à "Dust And Dreams" est la petite touche traditionnelle irlandaise dans les sonorités. A part ça, ceux d’entre vous ayant été conquis par son prédécesseur seront en terrain connu. On y retrouve la même cohésion, la même beauté et la même ambiance musicale avec un mélange de titres instrumentaux et de titres chantés tous plus beaux les uns que les autres. Et bien évidemment tous ces titres sont inévitablement marqués de la plus belle mélancolie.
La guitare de Latimer est toujours aussi émouvante, pas forcément technique mais ce diable de guitariste possède le petit truc qui fait la différence, un toucher et un feeling à vous faire frissonner ! C’est toujours délicieusement symphonique, de nombreux autres instruments venant s’associer à celle-ci, le tout se fondant naturellement dans cet ensemble homogène que de subtiles nappes de claviers ne font que renforcer.
Au programme, du chant féminin à cappella magnifique sur 'Irish Air', un solo de guitare déchirant sur 'Under The Moon', une efficacité très floydienne sur 'Watching The Bobbins' et enfin une conclusion exceptionnelle avec 'Coming Of Age' suivi de l’extrêmement touchant 'The Hour Candle (A Song For My Father)', inspiré d’un chant interprété lors des funérailles. Pas un seul mauvais morceau, pas la moindre fausse note. Seules les 15 minutes des bruits de la mer venant achever cet album auraient pu être raccourcies.
Musicalement dans la droite lignée de "Dust And Dreams", "Harbour Of Tears" est encore plus touchant. Latimer y a mis tout son cœur et ça s'entend. Considéré comme étant un classique de Camel par un grand nombre de fans, cet album est donc un indispensable non seulement dans la discographie du groupe mais aussi dans le genre.