Qu’il est difficile de parler de cet album et en particulier de ce groupe. Si vous connaissez déjà Citizen Cain, je n’ai pas à vous convaincre, vous vous serez certainement procuré l’album soit à sa sortie en 2002 soit cette nouvelle édition de 2013 qui n’a pas de bonus (en même temps, elle fait déjà 70 minutes !) et dont la remasterisation permet surtout de trouver l’album à un prix raisonnable sur le marché du disque (allez donc faire une recherche sur les sites des disquaires pour vous rendre compte des prix exorbitants de certains disques simplement du fait qu’ils ne sont plus produits).
Je disais dans mon introduction qu’il est difficile de parler de Citizen Cain en raison notamment de leur forte similarité avec Genesis (période Gabriel). Personne ne remettra en cause que Cyrus, le chanteur bassiste, chante, respire, et pose sa voix comme celle de l’Archange Gabriel. Est-ce à dire que Citizen Cain peut être assimilé à un simple clone de Genesis ? La question se pose à chaque album et si vocalement, il n’y a pas (ou peu) de doute, musicalement, leur progressif apparaît un peu plus complexe et labyrinthique que celle du groupe de l’Archange. On peut aussi rapprocher parfois leur musique de celle de Marillion (période Fish) qui elle-même a été considérée à une époque comme un clonage plus ou moins réussi de Genesis. Ainsi l’on a fait pratiquement le tour de la question des influences.
Qu’en est-il de cet album particulièrement ? Eh bien, on ne peut pas dire que 5 ans après « Raising The Stones », il y ait eu beaucoup d’évolution. « Playing Dead » est un album long, sombre et complexe dans lequel l’auditeur se perd parfois avant de se raccrocher à un bout de mélodies et de repartir vers de nouvelles circonvolutions musicales qui en fonction de votre état d’esprit vous ravira ou vous donnera une migraine carabinée. L’amateur de progressif alambiqué et technique y trouvera donc certainement son compte alors que celui qui cherche des mélodies faciles ou raffinées passera son chemin. On pourrait également reprocher la trop grande place laissée au chant alors qu’on préférerait parfois s’abandonner dans certaines parties instrumentales comme l’illustre cette belle introduction ‘Dirge’ qui rappelle un peu la bande originale de l’Etrange Noël de Monsieur Jack. A noter aussi que le groupe se permet même des moments pratiquement « heavy » comme ces accélérations rythmiques sur ‘Sleeping in Penumbra’ sans que l’on puisse pour autant assimiler l’album à une quelconque mouvance « métal ».
Maintenant à savoir si « Playing Dead » est meilleur ou moins bon que les albums précédents et celui qui suit 10 ans après, j’avoue n’être pas vraiment capable de répondre à cette question. Mais il s’avère en tous cas bien représentatif de l’univers du groupe.