Onslaught rappellera peut être quelque chose aux plus anciens d’entre nous. Au milieu des années 80, les britanniques nous avaient fait forte impression avec leur excellent (pour l’époque) second album : "The Force". Hélas, le groupe n’avait pas su confirmer le talent que l’on voyait en lui et sa carrière s’était doucement étiolée pour sombrer dans un quasi oubli. Mais les thrasheurs sont réapparus il y a quelques années et même s’il ne reste plus que deux membres ayant participé à l’album précité (Sy Keeler au chant et Nige Rockett à la guitare), on peut affirmer avec ce "VI" (les plus futés d’entre vous auront certainement deviné qu’il s’agissait de leur 6ème album studio) que le groupe est resté fidèle à son passé.
Onslaught pratique donc toujours un Thrash agressif oscillant entre Kreator, Testament et Destruction. Si la fraîcheur des premières années n’est plus réellement de mise, elle a laissé place à un professionnalisme et une efficacité de haute volée, à tel point qu’il est bien difficile de prendre le groupe en défaut. Car loin de se contenter de faire revivre avec nostalgie les riches heures de ce style un tantinet bourrin, Onslaught parvient à mâtiner son agressivité d’un réel savoir faire qui lui permet de rendre ses compositions aisément assimilable et contemporaines.
Suivant un peu en cela la trace des grenoblois de Nightmare, dont ils n’atteignent cependant pas le niveau d’agressivité, ils nous proposent une large variété d’ambiances et de structures de morceaux (au regard du style musical pratiqué). Cela va ainsi du très travaillé “Children Of The Sand” qui incorpore des chants féminins, des parties d’instruments à cordes et une ambiances arabisante (la chanson évoque la violence au Moyen Orient), au beaucoup plus primaire et direct “Chaos Is King”, qui donne plutôt dans l’exutoire basique mais ô combien jubilatoire.
La science du riff, la vélocité et la précision de la batterie (bien sensible dans ce dernier morceau) permettent au groupe de se hisser au niveau des ténors du genre.
Le chant de Sy Keeler, même s’il n’est pas d’une originalité folle, se colle parfaitement sur la bande son de ses camarades et possède surtout la faculté de concilier exaltation et accessibilité.
En maintenant un équilibre heureux entre agressivité et mélodie, Onslaught rend ainsi ce disque chaudement recommandable à un large éventail de fan de métal. "VI" n'est pas moins que la vibrante confirmation des espoirs qu’avait fait naître leur précédent album, “Sounds Of Violence”, en 2011.