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"Un concept album qui manque de visuel et pourrait déstabiliser certains fans de ce groupe hors pair."
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2/5
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S'il est inutile de revenir ici sur la triste histoire mythique des villes de Sodome et Gomorrhe, il est peut être bon de rappeler qui est Fromuz. Ce groupe originaire d'Ouzbékistan présent sur la scène Progressive depuis le début des années 2000 n'a cessé de proposer au fil des années des productions de plus en plus riches et léchées qui ont su enthousiasmer notre rédaction. C'est donc deux années après un Quartus Artifactus frôlant l'excellence dans une interprétation semi acoustique de leurs plus grands titres que le groupe revient aux affaires dans sa formation d'origine s'il vous plait et avec l'apparat du fameux concept album !
Composé entièrement par le multi instrumentiste de génie Albert Khalmurzaev comme bande son d'une pièce de théâtre musicale pour le Youth Theater d'Ouzbékistan, "Sodom & Gomorrah" a ensuite été récupérée par le groupe qui l'a souvent interprétée en concert entre 2004 et 2007, année de sortie de son premier album.
Cette transposition du drame dans notre monde moderne, exploitant la condamnation des vices et pêchés en prêchant une remise en cause complète de la condition humaine, se découpe ici en 14 titres assez courts (seuls 'Folly Of Mob' et 'The Blindness' dépassent la barre des 5 minutes) et exclusivement instrumentaux. Une fois encore selon la formule consacrée, guitare acoustique ou électrique et claviers sont mis à l'honneur, portés par une section rythmique imposante, force souvent tranquille mais sachant envoyer du lourd quand nécessaire. Et si les influences des pays de l'Est s'imposent toujours ça et là dans certaines mélodies, elles sont à associer cette fois-ci à d'autres plus orientales, concept des villes jordaniennes oblige. Alors vous me direz, surtout si vous savez de quoi ces instrumentistes vifs et tortueux sont capables, "Ca doit le faire !" ? Eh bien …
La pièce débute par une 'Intro' évoquant fortement celle du Sorrow de Pink Floyd (hommage ou plagiat ?) garnie de piano, puis éclatant sur un solo de guitare torturé et jouissif… Et puis tout s’enchaîne à un rythme assez soutenu. Après l' 'Intro' arrive le 'Prologue' tragique, 'City' et son éclectisme à la Mike Oldfield sur une rythmique presque Soul puis 'Lot' et ses ambiances slow tempo à la "Dark Side Of The Moon".
Les nombreux titres explorent en très peu de temps de nombreux horizons, bousculant l'une après l'autre les ambiances se mettant en place par l'arrivée d'un clavier pompeux ('Black Feast1' qui démarre sur des sons à la Charlie Oleg surmixés et peu appropriés), d'une mélodie de guitare inattendue, d'un break brutal, d'un retour en arrière… Et ces mêmes titres mis bout à bout, sans réelle connexion déroutent rapidement l'auditeur qui se demande si ce coup-ci nos talentueux musiciens ne seraient pas allés trop loin dans la liberté artistique, la volonté de surprendre ou l'envie de combler l'absence de chant par un trop grand zapping musical. Ainsi, de véritables morceaux de bravoure ('The Capture' musclé et riche en samples à la belle ligne de guitare directrice), des passages aériens d'une grande sensibilité (la superbe outro piano de 'Folly Of Mob') côtoient des samples incongrus, des passages grungy ('Folly Of Mob' encore) ou des mélodies Pop dans un surprenant imbroglio théâtral. La tragique 'The Orgy', sur laquelle la basse caoutchouc d'Andrey Mara-Novik fait merveille est très représentative de ces digressions. Entre ambiances tragiques et samples de stade surchauffé, s'élançant et retombant plusieurs fois, l'auditeur ne sait plus qu'en penser.
Toute la seconde partie de l'album se fera plus posé et sombre le long de quelques titres très ambiancés et linéaires et si 'The Capture' est une réussite dans un genre Rock Progressif énergique à tiroir, 'The Blindness', premier d'une longue série en apesanteur, sait séduire par son ambiance froide, sombre et malsaine (ces lamentations féminines inquiétantes). 'Procession Of Dead Star', rendant hommage dans sa première partie aux Marylin Monroe et consœurs (la condamnation de la luxure?) marque le retour, trop court malheureusement, de la guitare électrique, les deux derniers titres étant majoritairement composés de samples et claviers. C'est simple, on en a même oublié la superbe section rythmique depuis quelques temps déjà ! Voilà, à la fin du voyage, un album bien curieux et fortement asymétrique.
Pas inintéressant, "Sodom & Gomorrah" manque d'une cohésion que pourrait apporter justement le visuel qui lui était associé à l'origine. L'impression de montage de bric et de broc au sein desquels on retrouve de nombreux joyaux tout même, ne faiblit que trop peu au fil des écoutes et la seconde partie un peu molle ne viendra rien arranger. Dommage dirons nous car le groupe nous avait très vite habitué à mieux et si leur démarche artistique contribue pour beaucoup à faire le charme du groupe (souvenons nous du DVD Inside Seventh Story), il serait intéressant pour le prochain essai de remettre la musique au centre du débat.
Plus d'information sur
http://www.fromuzband.com/
LISTE DES PISTES:
01. Intro – 03:12 02. Prologue – 03:24 03. City – 02:06 04. Lot – 04:54 05. The Capture – 03:32 06. Black Feast I – 02:48 07. The Orgy – 04:17 08. Folly Of Mob – 06:44 09. The Blindness/wife's Prayer – 05:07 10. Black Wedding – 04:07 11. Black Feast Ii – 03:42 12. Procession Of Dead Stars – 02:52 13. The Escape – 02:10 14. To The Flames – 03:41
FORMATION:
Albert Khalmurzayev: Claviers / acoustic guitar & vibraphone Ali Izmailov : Batterie / percussion and tubular bells Andrey Mara-Novik : Basse Evgeniy Popelov : Claviers Vitaly Popeloff: Guitares / fretless synth guitar Vladimir Badirov: Batterie
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