DAVE MARTONE & GLEN DROVER: Live At Metalworks (GUITAR HERO) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Leur nationalité identique et le fait qu’ils soient tous deux signés sur le label progressif au glorieux passé Magna Carta sont les deux raisons qui justifient la présence commune de Dave Martone et Glen Drover sur cette sortie CD/DVD. C’est à l’initiative de Peter Morticelli, le patron du label, que les deux guitaristes canadiens ont partagé l’affiche de ce concert alléchant sur le papier mais atypique puisque prévu initialement pour une retransmission en direct via l’internet. Le 25 septembre 2011 Martone et Drover ont fait parler leur instrument devant un public sage et restreint, chacun piochant dans leurs albums respectifs, et s’invitant mutuellement à la prestation de l’autre.

Glen Drover et Dave Martone ont deux univers rock différents. Le heavy métal pour le premier qui fut le guitariste de Megadeth, Eidolon et King Diamond, et qui a produit sur le tard son premier album instrumental "solo" Metalusion. Et la stricte musique instrumentale pour le second, qui peaufine ses inspirations satchiennes depuis vingt ans dans des albums de pure obédience guitar-hero.

Faisant fi de la forme pas forcément motivante de la captation, Dave Martone arbore un large sourire tout au long de son set piochant dans l’excellent Clean et les moins connus Demons Dream et Shut Up And Listen. Six titres joués en public et en direct avec en conclusion un duo avec Glen Drover pour un hommage personnel au "Crush Of Love" de Joe Satriani. En milieu de représentation Dave Martone se fend même d’une reprise burnée de Charlie Daniels, musicien de country, pour laquelle il pose un chant assuré ("The Devil Went Down To Georgia"). Un seul regret à l’issue de cette démonstration convaincante, l’absence de morceaux issus de l’excellent When The Aliens Come .

La partie de Glen Drover est plus timide et diversifiée. Pour l’accompagner le groupe qui fut aussi celui de Metalusion, son album solo, impose sa présence bien plus que ne peut le faire la section rythmique de Dave Martone. Jim Gilmour (Saga), très présent par l’intermédiaire de ses claviers, donne de la couleur mais un Glen Drover largement apathique rend son set moins réjouissant que celui de son jovial compatriote. A part une reprise de Megadeth ("Symphony Of Destruction" jouée avec Dave Martone) les sept morceaux interprétés par Drover sont issus de Metalusion. La prestation ne décolle que trop rarement et ce sont les reprises de Jean-Luc Ponty (les envoutantes "Don’t Let The World Pass You By" et "Mirage") qui donnent le plus d’intérêt au spectacle.

La partie bonus est quant à elle à intérêt limité avec quatre titres bonus (trois pour Martone et un pour Drover) dans les conditions du direct mais sans public, une galerie photo inutile et un court reportage lors des répétitions.

Si Live At Metalworks est une captation de bonne qualité visuelle et sonore, elle n'atteint cependant pas les meilleures réalisations actuelles. Si l’emploi premier d’un DVD est de retrouver la vivante frénésie et l’ambiance bouillante d’un spectacle alors ce témoignage est décevant. Entre le public accessoire et la grande mollesse de Glen Drover il n’y a guère que Dave Martone qui, par son énergie et son toucher, redonne du crédit à ce concert.

DAVE MARTONE & GLEN DROVER

LIVE AT METALWORKS

MAGNA CARTA

GUITAR HERO