Depuis quelques années c’est vers l’Australie que l’amateur de métal alternatif tend l’oreille pour écouter les productions les plus enthousiasmantes. De COG à Karnivool en passant par The Butterfly Effect la jeune nation est un creuset foisonnant qui a imposé sa marque de fabrique, offrant une alternative aux sons américains et anglais. En bonne place dans les groupes de la côte est Dead Letter Circus s’est fait un nom et une réputation avec This Is The Warning, un disque qui pose les bases que l’on retrouve peu ou prou dans son successeur The Catalyst Fire.
Une des caractéristiques de cette nouvelle génération est l’inclusion d’éléments électroniques dans une musique alternative dense et puissante. Trop peu variés pour pouvoir s’octroyer l’adjectif de progressif, les formats courts et calibrés de Dead Letter Circus s’en trouvent néanmoins agrémentés d’une coloration moderne bien mise en œuvre. D’ailleurs le remaniement du groupe, avec un départ et deux arrivées, accrédite cette option car c’est la dimension harmonique (guitare et clavier) qui se trouve consolidée.
Dead Letter Circus ne s’est pas mis en danger avec The Catalyst Fire et les ingrédients qui ont fait la réussite de This Is The Warning sont reconduits. Le quintet convainc définitivement avec sa précision rythmique chirurgicale venant se caler sur les nombreuses structures électro ("The Veil", "Alone Awake"), la richesse des parties de guitares renforçant l’impression synthétique par les effets utilisés ("Say Your Prayers") et le chant profond et habité de Kim Benzie ("I Am"). L’impression générale d’une grande limpidité est renforcée par la production impeccable de Forrester Savell, déjà artisan sur This Is The Warning.
Si le deuxième album fait office de révélateur des capacités d’un groupe alors la confirmation est établie dans le cas des australiens. Mais, car il y a un mais, le groupe ne semble jamais forcer son talent dans ce disque alors qu’à l’occasion de quelques passages on entend des choses plus novatrices. Le côté sombre de "I Am", la complexité de "Kachina" ou la courte séquence instrumentale de "Lodestar" sont autant de pistes par lesquelles Dead Letter Circus peut se renouveler.