Après un retour inattendu en 2011 dans un line-up presque originel comprenant Paul Shortino (Rough Cutt) au micro en place de Mark Free, King Kobra toujours mené par le vétéran Carmine Appice (Vanilla Fudge, Blue Murder, ...) bat le fer tant qu'il est encore chaud avec un deuxième opus qui consolide cette nouvelle carrière.
Mais sans vouloir faire du copié-collé, comparé à l’album précédent, King Kobra semble durcir le ton, les guitares sont plus incisives, la voix plus rocailleuse (on est pas loin de Fin de Waysted) et Carmin martèle ses fûts avec encore plus d’obstination.
L’enchaînement des deux premiers titres donne d’ailleurs le ton. "Hell on Wheels" et "Knock Them Dead" sont menés tambour battant. Les amateurs de guitare endiablée et de peaux de fûts tannées seront aux anges. Et sans complexe, le groupe n’hésite pas à faire durer le plaisir comme sur les 6 minutes de ce pêchu "Hell on Wheels".
Riffs, soli et énergie se retrouvent même dans les mid-tempo bluesy qui s’enchaînent, comme "Have A Good Time" ou "The Ballad of Johnny Rod". Déception cependant, l’attention aux mélodies semble moins prioritaire que sur le premier volume de cette renaissance. Des envolées comme celle de "Don’t Keep Me Wainting" étaient moins rares sur l’album précédent et plusieurs titres de la trempe de ce sensuel "Got It Coming" auraient été les bienvenus. Hélas encore, ce "King Kobra II" renferme aussi trop de titres de remplissage tel "When The Hammer Comes Down".
Et pourtant, on est loin du groupe de seconde zone qui déroule gentiment son petit braquet. Non, King Kobra sait aussi développer toute sa science du hard rock comme dans "Deep River", savant mélange d'ambiances et de rythmes à la Led Zeppelin, de feeling bluesy inspirés de Bad Company et de groove à la Deep Purple version "Coverdale". Le travail très personnel cette fois, sur les voix et les chœurs, y est également assez impressionnant ; 7 minutes innovantes rappelant un peu ce que peut faire un groupe comme Lilian Axe.
Constat mitigé donc pour ce "II" contenant quelques titres incontournables, quelques morceaux juste sympas et un peu de remplissage. C’est un peu juste pour un groupe au CV aussi impressionnant...