Flamborough Head est un groupe qui affiche une belle constance. Depuis 1998, le quintet s'exprime dans un style musical bien ancré dans le néo-progressif teinté de quelques éléments folk, et depuis le deuxième album l'illustration est confié au même graphiste :Theo Spaay. La composition du groupe est elle aussi relativement stable puisqu'elle n'a connu que deux changements en 15 ans, à savoir, l'arrivée de Margriet Boomsma et de sa voix enchanteresse en 2002, et celle de l'excellent guitariste Gert Polkermanen 2009.
C'est donc sans crainte d'être dépaysés que nous pouvons nous plonger dans l'écoute de "Lost In Time" qui débute par le titre éponyme. Cette première composition démarre dans une ambiance de symphonie romantique basée sur les sonorités d'ensemble à cordes que distillent les claviers d'Edo Spanninga. Une belle pièce de plus de douze minutes que Margriet Boomsma vient illuminer de son chant cristallin, entraînant l'auditeur dans un voyage musical qui s'achèvera sur un magnifique duo virtuel de guitares. Flamborough Head nous propose par la suite un autre excellent titre avec "The Trapper". Symphonique à souhait, ce titre alterne passages bucoliques où la flûte remplace le chant et envolées virevoltantes constellées de soli de guitare - ce Polkerman est vraiment un musicien virtuose et inspiré.
Si on omet le 'court' "I'll Take The Blame" et ses six minutes et demi, le reste de l'album est constitué de trois autres compositions de neuf, dix et onze minutes. Chacune est construite de parties lentes et d'autres plus enjouées. Là des passages piano/voix évoqueront un peu le classicisme de Renaissance, ici la flûte et la guitare acoustique rappelleront Jethro Tull. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les Hollandais nous gâtent autant en qualité qu'en quantité et ce "Lost In Time" est sans doute ce qu'ils ont fait de mieux depuis "Defining The Legacy".
Si vous ne connaissez pas Flamborough Head, cet album est une bonne porte d'entrée dans un univers symphonique éclairé par la voix magique de Margriet Boomsma et servi par d'excellents instrumentistes. Amateurs de guitares à la Gilmour ou Rothery, prêtez donc une oreille attentive aux soli de monsieur Polkerman, vous devriez être conquis.