Parhelia est un groupe que Music Waves suit depuis ses débuts et les deux chroniqueurs qui se sont frottés à la musique des irlandais, Torpedo et MarcM pour ne pas les citer, ont toujours conclu leurs avis de la même manière. Au-delà des qualités reconnues qui sont celles du quatuor sur les mélodies et la sensibilité le manque de prise de risque et l’absence de chant apparaissent comme le dernier obstacle pour vraiment briller. La sortie du quatrième album est l’occasion de juger le présent de Parhelia, quatre ans après "Shifting Sands". "The Precipice Of Change", un titre d’album prémonitoire ?
La réponse tient en sept titres pour une grosse demi-heure de musique instrumentale dans le plus pur style des irlandais. Les trames demeurent sommaires et sèches, les thèmes jouent sur le côté épuré avec une certaine qualité dans la sobriété ('Latitude By Longitude' et 'Magnetic North') et les saillies de nervosité - entendons-nous celles-ci restent très modérées - interviennent en milieu de morceau pour épaissir une fragilité cultivée. A ce titre, le passage central de 'Desert Of Thought', qui se rapproche du style de Fates Warning, est un moment qui donne de la densité à une composition qui aurait souffert de trop de monotonie.
Parhelia s’enferme dans son crédo rassurant et quand les envies de sortir des sentiers battus se font sentir le résultat est timide et frustrant. Pour exemple, 'Magnetic North' est un morceau qui aurait pu être une petite bombe d’énergie avec un travail mieux fini au niveau rythmique. Il ne me manque pas grand-chose à la basse pour s’exprimer avec plus de panache et ainsi éviter que le résultat, par son manque de groove appuyé, tombe à plat. Cette même platitude qui ressurgit trop souvent ('Precipice') et vient anéantir les quelques instants plus intéressants du disque ('Capricorn One' et 'Chemtrails').
Parhelia ou la complaisance dans la facilité ; telle pourrait être le sous-titre de la jeune carrière du groupe jusqu’à aujourd’hui. Ajoutons à cela que celui-ci brouille les pistes en n’étant pas tout à fait dans le post-rock ni vraiment dans l’instrumental frénétique. Une position instable qui porte préjudice au groupe plus qu’il ne le préserve des classifications. En l’état actuel des choses, les convictions que l’on fonde sur Parhelia sont de plus en plus maigres.