Respectant les appétences de Bolin, "Whirlwind" a été pensé dans une parfaite alternance entre morceaux instrumentaux et chansons, même si ces dernières sont parfois des versions remaniées de compositions originales ('Red Slies', 'Sleepwalker', 'Wild Dogs', 'Spanish Lover' et 'Don’t Worry ‘Bout Cash'). Tommy Bolin y déploie tout son toucher en usant aussi bien de la guitare acoustique qu’électrique. Les jams sont aussi nombreuses et caractéristiques du cosmopolitisme musical de la décennie. Entre le jazz ('Cucumber Jam' et 'Hoka-Hay !'), le rock ('Red Skies' et 'Dungeon'), le blues puissant ('Sleepwalker') et les vastes saillies psychédéliques ('Sooner Or Later') Tommy Bolin montre qu’il pouvait presque tout jouer avec crédibilité et inspiration.

L’autre moitié des titres, chantée celle-ci, n’en est pas moins diversifiée avec la bluesy 'Way It’s Always Been', la très zeppelinienne 'Leave Other People Alone', la funky 'Heartlight' et les hendrixiennes 'Heartlight' et 'From Another Time' dans lesquelles les claviers sont copieusement utilisés. La plupart des chansons sont accompagnées de guitare acoustique et l’alchimie avec la voix de Bolin est particulièrement réussie notamment sur les envoûtantes 'Rock-A-Bye' et 'Alexis' et les magnifiques ballades 'Wild Dogs' et 'Spanish Lover'.

"Whirlwind" est une archive typique de l’ambiance des années 70 qui est une excellente introduction au travail de Bolin. Les qualités d’enregistrement très variables donnent à entendre toute la richesse des sonorités de cette période bénie des puristes. C’est aussi un témoignage du talent de Tommy Bolin qui savait jouer avec les sons et dont le seul morceau fleuve de 26 minutes 'Marching Bag' démontre toute la classe de ce guitariste. Cinq ans après la dernière sortie sous son nom, "Whirlwind" nous rappelle avec plaisir quelle fine lame fut Tommy Bolin.