Après avoir été critiqué pour son immobilisme présumé, le groupe est désormais loué pour ce même trait de caractère qui est désormais assimilé à une certaine forme de pureté. Et ce n’est pas ce vingt-et-unième album qui va changer la donne puisque les caractéristiques principales des derniers disques du groupe sont encore au rendez-vous à savoir ce Rock ‘N Roll hyper puissant et rugueux porté par la voix abrasive de Lemmy.

Motorhead ouvre les hostilités avec 'Heartbreaker' et 'Coup De Grace' en nous balançant de futurs classiques qui ne dépareilleront pas en termes d’efficacité et de swing au sein des morceaux phares du combo. Vient ensuite le blusie 'Lost Woman Blues' qui nous renvoie au 'Whorehouse Blues' de "Inferno" ou au 'The One To Sing The Blues' de "1916", même si le final voit le groupe accélérer le tempo de manière radicale.

Le rapide 'End Of Time' démontre à nouveau que le trio sait toujours être très efficace, et ce même si la voix de Lemmy semble parfois un peu à la peine. Impression renforcée par le swingant 'Do You Believe' qui donne le sentiment que les vocaux sont mixés en retrait et manquent de relief. Mais si la voix de Lemmy parait parfois manquer d’un peu de punch et de mordant, il est heureusement relayé de belle manière par un Phil Campbell (guitare) qui confirme son immense talent aussi bien au travers d’un sens imparable des rythmiques que via des soli redoutables de justesse.

On pourrait alors se dire que le groupe a pondu là une nouvelle pépite, un nouveau "sans faute", sentiment que le calme et émotionel 'Dust And Glass' et le très Motorheadien 'Going To Mexico' renforcent. Malheureusement, avec des morceaux de la trempe des très dispensables 'Death Machine', 'Crying Shame', ou bien 'Silence When You Speak', Motorhead se montre nettement moins convaincant. Et en ce sens, il reste ironiquement fidèle à son passé qui a souvent vu le groupe peiner à proposer un album de qualité constante.