Dixième album pour les hollandais de Vengeance qui roulent leur bosse depuis trente ans cette année. C'est un an après leur formation, en 1984, que sorti leur premier album éponyme. A l'époque Arjen Lucassen, le géniteur d'Ayreon, figurait dans le groupe. Il y resta jusqu'en 1992 et participa donc aux quatre premiers albums du combo à qui il n'avait pu imposer ses idées progressistes. Il faut dire que le style de Vengeance est très éloigné des territoires du monde du Prog.
Les hollandais œuvrent en effet, depuis leurs débuts et sans dévier d'un iota, dans le Hard Rock de base, celui qui fait taper du pied et dodeliner de la tête. Néanmoins, avec ce nouvel opus les bonnes intentions sont annoncées. L'évolution est prônée par Timo Somers le guitariste, fils du regretté Jan, décédé en 2011 d'une attaque cardiaque. Il s'agirait ici, selon ses dires, de garder l'esprit de Vengeance en y incorporant, dans le son et le style, des idées contemporaines.
Ainsi nous ne sommes à peine surpris de voir débarquer ici dés l'entame de l'opus deux brûlots sévèrement charpentés, dotés de mélodies accrocheuses dignes des plus grands professionnels du Hard Mélodique et pourvus d'un son résolument moderne. 'World Arena' et 'Tears From The Moon' font de ce fait partie du Top 3 de cet album avec l'excellente ballade 'Blues Back To Square One'. Ce titre, où émergent parfois des sonorités proches du thème de la franchise des Armes Fatales (buddy movie avec Mel Gibson), pourra rappeller le grand Gary Moore.
Ratant de peu le podium, nous pouvons classer au rayon des satisfactions 'Sandman', notamment pour sa mélodie finale à la guitare, le musclé 'Raintime' qui nous ramène aux compositions réussies de Malmsteen, 'Goodbye Mother Sky' qui nous laisse un goût de Led Zep dans la bouche et le mélodiquement prenant 'Mirrors'. Le reste est à ranger au rayon des compositions passables et sans personnalité, comme le titre éponyme qui se veut un hommage à AC/DC.
En conclusion, nous avons ici à faire à un album qui s'écoute parfois agréablement, mais qui s'assimile aussi rapidement qu'il s'oublie. Vengeance propose avec ce "Piece Of Cake" un travail correct mais qui ne le propulsera pas, cette fois-ci encore, à l'étage supérieur.