Hors des modes, des conventions et des sentiers balisés, Vulture Industries continue son petit bonhomme de chemin et nous propose aujourd'hui son 3ème album, "The Tower". Avec "The Malafactor's Bloody Register", sorti en 2010, les norvégiens avaient déjà frappé fort et il ne faisait guère de doutes qu'ils avaient les moyens de confirmer.
"The Tower" leur permet en effet de franchir un cap tant leur métal d'avant-garde est encore plus fou et libéré, varié et sans limites. S'il reste une petite base black métal on retrouve surtout une musique excentrique, puisant sa richesse dans le rock, le métal et même le jazz. Le chant varié et théâtral de Bjonar Erevik Nilsen touche au sublime et donne aux titres une couleur intense.
Rappelant la folie d'un Arcturus ou l'univers déjanté d'un Mike Patton, les 10 titres que propose l'album nous font passer d'une base métallique et black à un rock complètement déjanté. On pense au jazzy 'Lost Among Liars' ou au complètement fou 'Blood Don't Eliogabalus'. Ce dernier avec ses airs symphoniques donne l'impression de finir dans un asile tant il représente la déchéance de notre société. Mais les autres titres ne sont pas en reste. 'The Tower" se veut symphonique, métal et jazzy alors que 'The Hound' se fait plus langoureux et lancinant. L'apogée sera atteint avec le triptyque 'Blood On The Trail', 'The Dead Won't Mind' et 'A Knife Between Us', véritable cœur d'un album ébouriffant.
Métaphore sur les maux de notre société, "The Tower" est un disque sombre et intriguant qui ne laissera personne indifférent. Vulture Industries nous fait sombrer dans une douloureuse folie paradoxalement jouissive et addictive. Un album conseillé aux amateurs de Metal hors norme.