Malgré une volonté affichée de proposer un métal progressif très inspiré d'Evergrey ou Ayreon, Epysode peine à insuffler cette verve progressive à son métal. Pourtant, nombre d'ingrédients sont présents comme les guitares accordées très bas, les riffs syncopés, la technique galopante des musiciens ou les nappes de clavier enveloppantes. Au lieu de cela, Arkan nous gratifie d'un métal mélodique reposant essentiellement sur sa virtuosité à la six cordes et sur les performances des nombreux vocalistes de renom qu'il a invité à la fête.

Après une intro déjà pleine de promesses vocales sur fond de piano et d'orgue de barbarie, les choses sérieuses commencent avec un "Arch" entre power, heavy et métal mélo rappelant les maîtres du genre (Pretty Maids, Evergrey, Ayreon) puis un "Morning Rose" magnifié par le timbre écorché et la puissance brute et animale d'Ida Haukland.

Au milieu de l'album le propos s'essouffle quelque peu, la faute à un rythme effréné qui finit par lasser l'auditeur faute de variété. Les mélodies efficaces sauvent quelques titres comme "T.H.O.R.N.S" ou "Garden Of Evil" et il faut attendre le titre éponyme pour reprendre de la hauteur.

Fantasmagoria est une power balade très réussie aux harmonies vocales pleines d'émotion que nous livrent Henning Basse, Tom Englund et Ida Haukland. Cette dernière a tendance à illuminer le tableau et à éclipser les autres protagonistes (écoutez "Inheritance" pour finir de vous en convaincre) en amenant une touche de variété qui fait cruellement défaut à l'album. La fin de l'opus est sauvée par un agréable "Forgotten Symphony", un mid tempo enfin un peu plus subtil où l'on retrouve Ida, Henning, Tezzi Pearsson et Tom Englung en un chœur symphonique du meilleur effet.