Fondé en Angleterre en 2006 et mené par le guitariste/chanteur Jordan Copeland (fils de Stewart, compositeur des bandes son des jeux vidéo Spyro et accessoirement batteur de The Police), Hot Head Show, après avoir fait valser moult musiciens en son sein, distribue ses cartes de visite en tournant en 2010 et 2011 avec le monstrueux Les Claypool. Comme ça si vous aviez encore un doute sur le genre de zigues officiant ici, il n'y en a plus ! C'est qu'il faut en avoir pour intituler un album "Perfect" et le flanquer d'une telle pochette de surcroit ! Pourtant sachez que le contenu pourrait, à défaut de vous offrir une totale perfection (bien que), réveiller chez certains un enthousiasme explosif et contagieux !

Mais où vont-ils chercher tout ça ? Comment un groupe composé de musiciens aussi doués peut partir dans de telles et délicieuses errances spatiales ? Pourquoi n’ai-je pas encore balancé ce CD ? Me faut-il un psy ? Voilà quelques unes des trop nombreuses questions qui s'imposent à vous avec la force d'un porte conteneur lancé à toute vapeur à l'écoute de ce……truc. Des rastas, des crêtes, des chapeaux de cowboy, des clous, des castagnettes, le tout régulièrement vaporisé de touches progressives qui viennent miraculeusement créer quelque chose de solide et construit, voilà la formule "Perfect" !

Ainsi après un départ marquant, chaque titre aura quelque chose à dire, vous interpellant avec un magnétisme troublant. 'Bethany', sorte de Pop surannée entre claquement de mains, chœurs à la Beatles, grosse guitare Rock et même un passage évoquant le célèbre groupe de Papa dans un break lumineux confirme à l'auditeur qu'il vient de passer dans une autre dimension. Et tout s'enchaine avec une énergie qui ne faiblira à aucun moment, la relative courte durée des titres appuyant cette impression. 'Bang Now', instrumental passant d'un Ska très énervé au Jazz le plus léger, technique et alambiqué semble à première vue totalement aux fraises. Pourtant, il reste au fil des écoutes bel et bien énorme, affirmant le génie des musiciens.

'Hello Doctor' rend hommage à la période avant-gardiste et psychédélique des Beatles avec l'exotisme en plus (Lucy dans le ciel avec toute sa famille, dont l'oncle qui joue de la guitare comme un damné et le petit frère jouant de la basse avec un gros élastique) et 'Bodie Doesn't Take It Sitting Down' donne dans le Western bon marché, bande son idéale pour un cowboy guidant vers le ranch un troupeau de vaches en plastique. L'instrumentale 'Bang Fish', l'ultra rapide 'Some Money' ou un 'Fingers' faussement déconstruit sont au final des délires complets et pourtant mémorisables et chantants (même si la fin du dernier, avant un passage lounge au sax, vous fera douter de l'état de votre platine CD). Même la courte 'Little Kitty' balade adorablement débile et cheap, trouve sa place dans cet imbroglio improbable, apportant une respiration bienvenue avant le sprint final.