Traumhaus est un groupe allemand né en 1994 et qui compte à ce jour seulement trois albums (plus un EP). La particularité de ce quator est d’avoir choisi d’écrire et de chanter en allemand ce qui ne facilitera pas forcément la compréhension de ce concept album basé sur l’inconscient. Notons également la présence d’un invité de luxe en la personne de Jimmy Keegan, le batteur de Spock’s Beard, qui vient prêter main forte à Stefan Hopf aux percussions.
Qui dit concept album, dit souvent thème récurrent et longues suites. L’adage est une nouvelle fois vérifié puisque cette galette ne comporte que cinq titres dont deux à rallonge (27 et 13 minutes). Nous avons face à nous des compositions en provenance directe de l’univers néo-progressif des années 90 qui peut être vous rappelleront un peu la formation Luxembourgeoise No Name. L’album se caractérise également par une forte présence des claviers souvent très spatiaux et, Jimmy Keegan n’étant pas venu faire de la figuration, de la batterie. Les thèmes quant à eux sont assez simples avec des phrases musicales très récurrentes se déclinant sous de multiples interprétations. Malgré cela l’ennui ne s’installe pas et l’écoute se révèle très agréable.
Difficile dans ce contexte de mettre en valeur un titre en particulier, mais sachez que la cohérence de l’ensemble ne semble pas défavoriser les titres courts. Bien au contraire, là ou les longues suites apportent des développements lents, les titres courts ponctuent le propos et apportent aussi parfois de l’énergie. Citons simplement ‘Frei’, où il sera possible de profiter d’une belle guitare électrique et d’une basse rageuse instruments qui sont généralement plus en retrait sur le reste de l’album.
A mon sens la seule ombre au tableau est le chant. Le choix de l’allemand casse un peu l’harmonie et la douceur générale de la musique. Fort heureusement, les sections chantées restent largement minoritaires.
Au final ce concept album est très bien construit et surtout sans prétention. Il ravira les amateurs de Néo-Progressif non allergiques à la langue de Goethe. Ce choix largement discutable, risquant de perturber, voir de rebuter l’auditeur m’incite à vous conseiller d’écouter cet album, plutôt que de vous le recommander. Si vous passez la barrière de la langue, nul doute que "Das Geheimnis" intégrera fièrement votre étagère à CD.