Actual Fantasy Revisited est la version réactualisée en 2004 de l’opus sorti en 1996; travail réalisé donc après la parution de Flight of Migrator et avant celle de Human Equation.
Quelques variations dans les instruments ont été apportées, mais c’est surtout toute la section rythmique qui a été renforcée, En remplacement d’Arjen Lucassen lui-même, Ed Warby à la batterie et Peter Wink à la basse ont en effet considérablement renforcé le jeu, apportant une densité tout à fait appréciable à l’ensemble. La comparaison par rapport à la version 1996, présente sur le DVD bonus, est assez édifiante : l’ancienne parait bien légère à côté de la plus récente ( et c’est le moins que l’on pouvait attendre de la part d’Arjen Lucassen, habitué des productions pointilleuses ).
Sur la partie DVD, pas grand chose de comestible : une version sous titrée du CD ( les textes sur un fond d’écran animé, bon ...), la même chose avec la version 1996 ( l’occasion de vérifier qu’avec un bon travail de studio, on quand même un sérieux plus ! ), un petit clip sur le titre “the Stanger from Within”, et un court doc sur l’enregistrement de la section rythmique, pas mal.
Côté CD, si cet album ne réunit pas la pléthore de guests qu’on trouve sur les productions habituelles du groupe, on reconnait la patte du compositeur / arrangeur dès les premières mesures. L’entrée en matière ( “Abbey of Synn” ), glissant du prog symphonique au métal symphonique, est un modèle du genre qui vous en mettra plein les oreilles ! Lucassen a toujours le même coup de patte pour mélanger les genres, greffant sur des ensembles mélodiques des sonorités plus agressives, au point qu’on ne sait plus si c’est du métal greffé sur du prog ( “Farside of the World” ) ou l’inverse ( “Back on Planet Earth” ) ! Peu importe d’ailleurs, car quand la sauce prend, on a droit à des réussites incontestables, comme dans le remarquable “Computer Eyes”, un bijou d’équilibre autant entre les instruments qu’entre les genres.
Actual Fantasy n’a probablement pas la tenue d’un Dream Sequencer ou d’un Electric Castle (deux ou trois titres sont un peu en-dessous, comme “Forevermore”, “The Stranger from Within” ou la première partie de “The Dawn of Man” ), mais reste - comme souvent avec Ayreon - d’un excellent niveau, le genre de disque qu’on a irrestistiblement envie de partager. Une valeur sûre...