S'il traine ses bottines dans le paysage musical depuis plusieurs années déjà, Echo, un groupe qui nous vient de Roumanie, n'a que peu laissé son empreinte dans le sillon des vinyles, … euh, pardon, sur la piste gravée d'un CD. L'ambiance et la production passéistes qui accompagnent leur deuxième production ont quelque peu perturbé mes repères temporels.
Car à l'écoute de "Coming Home", on peut difficilement deviner qu'il s'agit d'un album contemporain, l'impression laissée correspondant plus à celle d'un disque sorti au début des années 70, période charnière entre un psychédélisme qui commençait à passer de mode et un progressif qui sortait de sa coquille. D'ailleurs, si le groupe s'appelle Echo, ne serait-ce pas en hommage au titre éponyme (au pluriel près) occupant la seconde face du "Meddle" de Pink Floyd ?
Il est indéniable que la période du Flamant Rose allant de "A Saucerful Of Secrets" à "Obscured By Clouds" a inspiré les roumains et il suffit pour s'en convaincre d'écouter les trois premières minutes atmosphériques et plutôt réussies de 'Coming Home' : ambiance planante et guitare gilmourienne nous accueillent et l'on se dit qu'à défaut d'être original, ce disque va nous permettre de passer un moment plaisant. Oui, mais non ! Car passées les trois premières minutes, le morceau s'englue dans un mélange pataud de prog peu inspiré et de hard rock mou alternant deux pauvres thèmes mélodiques dont l'un est repris en acoustique sur le titre qui ferme l'album.
Les autres titres sont de même facture, Echo semblant n'avoir pas su décider s'il était un groupe de hard rock mélodique ou de progressif un peu musclé. Enfin, musclé, tout est relatif. Les riffs des guitares ne sont pas bien tranchants et l'album souffre d'un manque de vigueur et de charisme, le chant un peu trop plaintif n'aidant pas à arranger les choses. Ceux que Nektar et Eloy insupportent me comprendront.
Malgré tous ces défauts, "Coming Home" offre parfois de bons moments comme ces arpèges du piano sur une ligne de basse à la quatrième minute de 'Fallen From The Sky' ou avec 'Words Of Silence', le meilleur titre de l'album, entre son long pont musical à la progression instrumentale bien trouvée et son jeu de guitare rappelant Gilmour (encore) sur "Animals". Ces quelques instants sont-ils suffisants pour séduire l'auditeur en lui faisant oublier la monotonie du reste, rien n'est moins sûr.