"Ultralive Ballistirock" est l’occasion de voir Derek St Holmes revenir au bercail, 26 ans après sa dernière apparition sur un disque de Nugent ("Cat Scratch Fever" en 1977). Le guitariste est un appui très précieux, assurant la rythmique quand Nugent part en soli (c'est-à-dire toutes les deux minutes environ) et prenant en charge un tiers du chant sur les seize compositions du concert. On peut en dire de même du batteur Mick Brown et du bassiste Greg Smith visiblement ravis de participer à l’événement. Pas amoindri par ses 63 printemps au compteur il en faut de l’énergie pour suivre tonton Ted dans ses pérégrinations.

Ce live est, comme Ted nous en a habitué dans ses concerts - tribunes politiques allais-je dire -  un vrai dépaysement dans l'Amérique profonde, puritaine, patriotique et éthnocentrée. Le yankee au chapeau de cowboy et à la coiffe amérindienne, harangue la foule en délire entre chaque chanson avec ce langage viril et fleuri dont il a le secret. Le bougre est généreux et se donne sans compter dès le début du concert enchainant les quatre premières chansons sans temps morts. C’est une des raisons qui font qu’on lui pardonnera son final plumé à base de sacrifice de guitare et cérémonie au pied de la bannière étoilée, aussi ridicule qu’exagéré.

"Ultralive Ballistirock" privilégie les premiers albums de l’américain avec treize chansons tout droit sorties de ses classiques des 70’s. A part quelques problèmes de décalage rythmique et de justesse qui participent au côté spontané de la captation (‘Fred Bear’) les morceaux sont exécutés avec puissance (‘Still Believe’, ‘Great White Buffalo’, ‘Cat Scratch Fever’ et ‘Wango Tango’ entre autres) et les nombreux soli du Motor City Madman sont toujours de belles démonstrations (‘Motorcity Madhouse’, ‘Stranglehold’…). Près de deux heures de hard-rock burné et pas une ballade pour réguler l’endorphine qui envahit les membres.