Royal Hunt entre avec ce "A Life To Die For "dans sa troisième décennie d'existence puisque le groupe a fêté récemment son 20ème anniversaire avec la sortie du double DVD "Future Coming From The Past", ce dans la foulée de son album précédent "Show Me How To Live". Pour une fois l'équipe n'a pas bougé. On retrouve ainsi entre autres avec plaisir, pour ce douzième album du combo, André Andersen et D.C. Cooper qui, histoire de donner encore plus d'emphase à leurs intentions ont fait appel à un orchestre de six musiciens - quatre cordes et deux cuivres pour être précis – à deux backing vocals de la gente féminine et une chorale.
Royal Hunt a pour habitude de ne pas mégoter sur la grandiloquence musicale, c'est leur marque de fabrique. Le Hard Mélodique symphonique larger than life c'est leur crédo. Et dans le genre, leur nouveau poupon n'est pas en reste. On ne déroge pas à la règle chez Royal Hunt et on enfonce même le clou avec conviction album après album. "A Life To Die For" est d'un lyrisme absolu, gloutonnement mélodieux et viscéralement symphonique. Cet opus, illuminé par la voix de D.C. Cooper un brin prétentieuse, un chouilla solennelle, en est parfois pompeusement suranné dans son approche mélodieuse et dans sa construction musicale. Mais que c'est bon de se laisser prendre à ce piège et de laisser défiler ses propres images à chaque coin de partition ! Royal Hunt fait de vous des réalisateurs virtuels. Après "je pense donc je suis" il y a maintenant "j'écoute donc j'imagine".
Sept titres seulement constituent cet opus mais avec 48 minutes d'ivresse cinématographique dont deux pièces de quasi dix minutes, n'allons pas nous plaindre. Les orchestrations sont bien entendu épiques et grandioses, les mélodies théâtrales et accrocheuses en diable et Cooper transforme tout ce que touche sa voix en or.
Alors bien entendu, certains mauvais coucheurs reprocheront une approche symphonique exagérée, quelques programmations pas très heureuses, une mise en retrait de la rythmique de la six cordes (les riffs de 'Lies' sont loin en effet) et se demanderont à quelle distance a œuvré la chorale pour aussi peu l'entendre... Mais laissons aux éternels insatisfaits le loisir de s'étendre en couinements réprobateurs et profitons sans réserve du nouveau cadeau des chasseurs royaux. Ces broutilles ne vous gâcheront aucunement le plaisir auditif et visuel que vous offrira la dégustation de cette galette.