L'album s'ouvre sur un des morceaux les plus réussis, à savoir un 'Lady Of Shalott' très enthousiasmant dans lequel on retrouve une partie de ce qui faisait le charme du Genesis de Peter Gabriel. Les mélodies sont composées dans un esprit similaire avec un clavier omniprésent qui sonne souvent très seventies (mellotron notamment), et un coté symphonique rassurant. En revanche, c'est le violon qui a la part belle avec quelques touches plus modernes, ainsi qu'une basse de premier plan. Ce titre qui s'inspire d'une légende arthurienne avait été mise en mots par le poète Alfred Tennyson  au 19^ème siècle et en peinture par William Holman Hunt en 1905.

Plusieurs titres sont de la même veine avec une approche un peu plus directe encore et plus pop ('Clare's Song', 'Scotland The Place', 'Flaming June'). En règle générale la magie opère en fonction des performances vocales des différents intervenants et de la réussite mélodique. La seconde pièce maitresse, 'Stanzas For Music' explore des univers plus variés avec David Patton (Pilot, Alan Parsons  Project) au chant et Rick Wakeman au piano. Le romantisme est toujours au rendez-vous mais il laisse la place à des passages plus jazzy. Au final, les dix minutes de ce titre passent tout seul. 

La deuxième partie de l'album est moins attachante, flirtant avec le folk comme l'atteste la participation de musiciens du groupe Trewa et surtout avec des compositions moins délicates et moins abouties. La fin orientaliste de 'My Heart's In The Highlands' n'est pas très agréable et 'Remember' est assez insignifiant. La longue ballade finale 'Flaming June' n'est pas dénuée de charme et permet de finir sur une bonne note mais n'atteint pas le niveau de 'The Lady Of Shalott' ou de 'Stranzas For Music'.