Comme beaucoup (trop) de groupe français, The Last Embrace (TLE) n'a jusqu'ici connu qu'un succès d'estime malgré déjà deux albums au compteur et une personnalité bien affirmée et attachante. Le groupe, qui officie dans un rock atmosphérique proche de The Gathering, Portishead ou Anathema, a pris l'habitude de se produire en sessions acoustiques avec une certaine réussite. 'Essentia' est né de ce constat. Les franciliens nous proposent ainsi ce troisième album qui revisite une partie de leur répertoire.

Un album de reprises dès le troisième opus peut sonner comme un aveu de manque d'inspiration. Mais ici la démarche est toute autre. D'une part, TLE ne se contente pas de rejouer ses morceaux phares sans amplis, mais propose une relecture de ceux-ci avec une orchestration différente à grands renforts de piano et de guitares légères tout en intégrant un quatuor à cordes et une flûte traversière. D'autre part, parce que l'album contient quelques inédits dont une création originale écrite et composée par leur délicieuse chanteuse Sandy ("Switch On") et une reprise très personnelle du "Roads" de Portishead. Enfin car cette formule est idéale pour tenter de faire connaître le groupe à travers une approche différente.

Oubliés donc les aspects métal de certains titres de 'Inside' ou de 'Aerial'. A la place, on découvre la douce voix de Sandy dans un exercice à fleur de peau. Impossible de ne pas penser à Anneke Van Giersbergen, Beth Gibbons ou à des artistes moins connues mais tout aussi talentueuses (Stac par exemple). Si les compositions d'Olivier prennent une nouvelle dimension avec cette orchestration, "Aerial" ou "Mother" conservent toute leur charge émotionnelle. D'autres morceaux, comme "Can You?" ou "Impending Dawn" bénéficient quant à eux d'une seconde vie tant le travail de ré-écriture est poussé.