Le style du groupe est inspiré de la scène progressive anglo-saxonne des années 70 et particulièrement des groupes de Canterbury en embarquant à bord une quantité non négligeable de jazz. Il nous propose ainsi un jazz-rock progressif très complexe, aussi alambiqué que son patronyme évoquant la célèbre théorie des cordes qui est l'une des questions de la physique théorique, à savoir fournir une description de la gravité quantique (assimilation de la mécanique quantique et de la théorie de la relativité générale).

Ce concept-album entièrement financé grâce à la contribution des fans du groupe est un double CD live proposant au total huit titres qui cumulent une durée de cent minutes avec en prime un livret splendide gorgé de poèmes et de photos. Point de bruit de public et un son impeccable et pourtant c’est bien du live, la richesse de la musique laissant la part belle aux variations harmoniques diverses et aux improvisations.

Originale, dynamique et souvent délirante, la musique proposée pourra évoquer tour à tour Jean-Pascal Boffo, King Crimson, Gong, Caravan, EST, John Zorn ou Pat Metheny. Les ambiances sont enchanteresses, riches et bien réalisées, amalgamant une somme d’influences allant du jazz au rock prog crimsonnien, en passant par des passages psychédéliques, métal et même du free-jazz. La guitare de Matthieu Torres est le centre tellurique de leur musique avec autour, comme des lunes tournoyant, du saxophone et du piano, le tout sur une rythmique hypnotique digne des grands noms du Canterbury comme Caravan ou Gong (‘L.T.’ ou ‘Sasha Grey’). L’album regorge également d’influences diverses comme Frank Zappa sur ‘Œuf Schizo Part 1’. D’autres désinences plus métal sont également présentes mais mélangées à des connotations jazz, de style free à la Steve Coleman comme dans ‘Le Procès du Temps’, ou alors à du jazz plus classique avec du saxophone rappelant les phrasés de Julien Lourau comme dans ‘Circus’. Les amateurs de jazz comprendront et savoureront ces digressions.