Killers œuvre toujours dans un Heavy Metal puissant sans chercher à être plus véloce ou brutal qu’un autre… Ils ont préféré se focaliser sur des compositions efficaces et simples et sur la qualité du son. Mais attention, par simplicité il ne faut pas entendre linéarité ou ennui. Le disque est truffé de mélodies et de sonorités de guitares très convaincantes. Que ce soit en rythmique, ou lors des soli, celles-ci sont réellement à l’honneur sur ce Imido.

Premier coup de cœur : le lancinant 'Victorieux', titre entêtant doté d’un riff qui tourne en boucle, d’une voix grave aux accents déterminés et d’un solo de guitare qui débouche sur des sonorités stridentes du meilleur effet. 'Txoria Txori', avec son refrain aux relents de Bérurier noir est également un très bon moment de ce quinzième album. Ce court poème écrit en basque par Joxean Artze possède au surplus un très joli texte même s'il est dommage que pour la majorité des auditeurs, celui-ci reste inaccessible (même si on peut trouver la traduction dans le livret). L’écriture est d'ailleurs toujours aussi fine et les thèmes récurrents (indépendances individuelle, méfiance à l’égard du pouvoir, affirmation de soi…), traités avec habileté. C’est notamment le cas avec 'Triste Foutoir', qui démontre une fois de plus tout le talent d’écriture de Bruno Dolheguy.

Cette qualité de texte n’intervient cependant pas dans le titre 'Imido', et pour cause, c’est un instrumental. Pour autant, ce morceau est suffisamment varié et bien construit pour se montrer également très intéressant et ce, même si nous restons là en terrain connu. C’est aussi le cas sur quelques autres titres qui restent dans la droite ligne du style Killers avec notamment de belles déflagrations de speed ('Sans Interdit', 'Hors-Jeu').Pas d’effet de surprise donc mais un excellent moment à passer à l’écoute de ces hymnes Heavy.