Misery Signals est un groupe américain issue de l’écurie basick (The Algorithm, Skyharbor, Uneven Structure), maison qui propose des groupes ayant la rage au ventre et un certain goût pour les changements de rythmes et de climats.

Misery Signals propose avec ce quatrième album un mixe entre des éléments forts, puissants et des parties plus ténues amenées par une guitare limpide. Le groupe propose également une variété d’ambiances : rageuses comme sur "The Shallows", "Carrier" ou "Everything Will Rust" voire lorgnant vers des contrées mélodiques comme sur "Ursa Minor".

La guitare est épaisse et d’une précision chirurgicale. Elle construit un support net et sans aucune concession, elle sait se faire introspective par l’utilisation d’accords angéliques qui déploient leurs ailes au milieu de morceaux rageurs. La voix est épaisse et crie avec aisance, elle s’exprime en éructations primales et bestiales mais elle sait aussi laisser entrevoir une facette plus mélodique (Everything Will Rust ou Losts Relics). Quant à la section rythmique, elle assure tout au long de l’album et propose un travail tout en finesse. Les impacts de peaux passent ainsi par des rythmiques carrées propres au rock ou des interventions  asymétriques propres à la mouvance progressive.

Absent Light est donc une sainte offrande qui porte en elle le souci constant de la progression vers des compositions à la fois populaires et techniques. En cela ils rappellent les Portugais de Stampkase dont le maître mot est efficacité, nécessité et technicité. C’est aussi un album de Metal progressif (ou de progressif tout simplement) duquel transpire la rage, la sueur et qui surtout présente une vraie cohésion propre à vous engluer dans l’épaisseur de ses fluctuations musicales épileptiques.