On retrouve dans cet album de nombreuses facettes du progressif. Ainsi, 'Light Year Time' sonne comme du rock neo progressif assez classique, 'Kerakryps' flirte avec un metal prog futuriste façon Threshold ou Ayreon et le technique 'Behind The Eye Of Ikk' nous propose de jolis solos de clavier et de basse.  Mais les influences ne s'arrêtent pas là puisque l'on trouve aussi des sonorités brésiliennes dans l'interlude 'The Black Hole Lounge' ou des inspirations folk, jazzy, voire fusion disséminées un peu partout. Les différents acteurs piochent dans leurs multiples influences et se montrent très en verve sur le plan technique. Ainsi, 'Circuits of O.D.D.' pourra rappeler les premiers albums de Dream Theater alors que  'Breath Of Life' aurait pu être composé pour Enchant, Spock's Beard ou Transatlantic. 

Si Michael Harris est connu pour être un touche à tout, ce manque supposé de cohérence ne gêne en rien l'écoute. Une certaine homogénéité est même assurée au travers de thèmes mélodiques qui reviennent de temps à autres. On se laisse ainsi porter par les qualités des nombreuses compositions qui égrènent "Psykerion", qualités qui éclaboussent notamment 'Transcend', un titre épique dans lequel la basse de Jeff Plant est presque ronflante, les rythmiques de Harris à la fois variées et entraînantes et le chant de Ted Leonard parfaitement adapté. Ce dernier joue d'ailleurs un rôle important. Officiant dans plusieurs registres, il se montre particulièrement à l'aise dans les envolées ou dans le chant posé.