Le voici de retour avec ce qui est ouvertement une sorte d'hommage à la période dorée de son groupe d'origine avec d'ailleurs la présence sur trois morceaux du remarquable claviériste et violoniste Simon House, musicien aguerri et arrangeur précieux de Hawkwind pendant les années 73-77, puis de nouveau pendant la période 1989-1995. On remarquera aussi Steve Hillage (Gong, entre autres) aux guitares et aux synthés et Jurgen Engler de Die Krupps aux guitares et aux claviers qui fait baigner l'ensemble de l'album dans dans des nappes majestueuses de mellotron.

Le premier morceau "Fallen Angel STS-51-L" (composé par le batteur Jason Willer) nous ramène directement plus de 40 ans en arrière lorsque Turner chantait sa propre composition, le classique et très heavy "Master Of The Universe", sur "In Search of Space". Riff très similaire avec cette fois solo de sax nettement plus audible et ces cordes de mellotron sans parler des tourbillons de synthé si caractéristiques du groupe (Les sons du futur tels qu'on les imaginait il y bien longtemps)... Willer joue à peu près comme Simon King avec force roulements frénétiques qui brisent régulièrement le rythme. Quant à Nik Turner lui-même, le temps semble ne pas avoir de prise sur sa voix très claire et grave, largement mise en valeur par une reverb très généreuse... Et il a soixante-douze ans !

"Joker's Song" ou "Time Crypt" ne font que conforter le connaisseur dans cette impression de retour aux sources, ainsi que le rapide et épique "We Ride The Timewinds". Mais on a aussi une large dose de musique progressive et psychédélique, comme "Galaxy Rise", une très belle ballade acoustique, toujours magnifiquement orchestrée par le mellotron, où notre homme se met à la flûte. Dans le même style, "Eternity" est encore plus majestueuse, la batterie laisse de nouveau place à des percussions orchestrales discrètes. "The Visitor" démarre également comme une ballade acoustique plus enlevée, toujours avec de la flûte, avant une partie semble-t-il improvisée où s'imposent guitare électrique au son métallique et synthés étranges.

Un des sommets de l'album est "Coming Of The Maya", qui délaisse le côté presque metal au profit d'une ambiance planante et hypnotique, aux percussions envoutantes, et où figurent des improvisations de flute et de violon. Un titre inclassable qui rappelle les grands moments de "Hall Of The Mountain Grill". A noter que le digipack comporte un morceau bonus, le plus rock et accrocheur "Something's Not Right", proche des morceaux les plus rock du disque, avec néanmoins une orchestration bien audible.