Or avec ce très attendu septième album, le jeune homme ne renoue pas avec le style de ses début. Il poursuit l’évolution entamée avec "Long Time coming" et nous propose une combinaison de Pop Rock, de Soul, de RnB et de gospel. L'ensemble est magistralement interprété mais dans un registre très mainstream qui risque d’hérisser encore un peu plus le poil de ses fans de la première heure.

Et le fait est que toutes les aspérités et les rugosités qui pouvaient encore subsister dans sa musique ont été gommées, polies, lustrées… pour permettre au groupe d’accoucher de morceaux très grands publics. Le disque est d’ailleurs un peu à l’image de sa pochette qui donne à voir une sorte de Justin Bieber lisse et asexué. Mais il serait un peu court de s’arrêter là, car si une première écoute pourrait déboucher hâtivement sur un constat du type "insipide", il faut bien reconnaître que l’interprétation reste d’un très bon niveau et que cet album recèle quelques petites pépites.

Les vocaux d'une part sont de toute beauté avec toujours cette alternance de passages en voix de tête, et d’utilisation d’un chant plus "viril". Il en va de même des arrangements qui se révèlent très riches et très travaillés, notamment lorsqu’ils intègrent une section de cordes comme cela est le cas avec 'Seasons'. Indéniablement Lang nous propose là le fruit d’un réel effort de composition, un produit abouti, fluide et charmeur à l’image de "We Are The Same" qui voit l’artiste flirter avec le Jazz Rock et le RnB avec classe.

Mais contrairement à Jeff Buckley qui avait besoin d’énormément travailler ses compositions pour en faire surgir le meilleur, nous avons ici un peu le sentiment inverse. Et on se dit que Jonny Lang a peut-être besoin d’aller un peu plus à l’essentiel, de travailler un peu plus dans l’urgence pour donner le meilleur de lui-même. Par ailleurs, le parti pris de positionner les guitares en retrait est assez surprenant au regard du talent du bonhomme dans ce domaine, comme le montrent l’intro du poignant 'The Truth' ou le solo déjanté de 'We Are The Same'. Difficile de dire ce qu’aurait donné un 'Breakin’In', probablement le morceau le plus grand public, rehaussé de guitares un plus primales et un peu moins castré par ces arrangements au bromure. Attendons donc de voir ce que cela donne sur scène…