Les Fatals Picards, je suis fan et ce, depuis 2004 et la découverte de "Picardia Independencia",
le disque qu’il faut écouter si l’on veut savoir ce que « ghost
track » veut dire en picard. J’ai tout d’abord été conquis par leur humour irrésistible,
leur sens de la dérision et de l’absurde. J’ai ensuite craqué pour leurs
prestations scéniques. Puis, chemin faisant j’ai commencé à trouver leur
musique de plus en plus légitime, Rock… bref intéressante. Aucune fausse note donc entre nous malgré un avant dernier album ("Coming out") pas évident à appréhender. Un album, peut-être
trop mature, trop sérieux par rapport à ce que j’attendais. Mais les choses
sont vite rentrées dans l’ordre et cet album a su m’apprivoiser, me séduire.
Pourquoi une introduction aussi longue (une phrase que
j’entends trop peu souvent !) me direz-vous ? Parce que les premières écoutes de la dernière offrande des
Fatals Picards ont le même effet : impossible de rentrer dans l'album, la serrure est introuvable et le titre d'accroche qui va amener à écouter ses petits camarades est aux abonnés absents.
Rien de majeur pourtant n'est à reprocher au groupe si ce n’est qu’avec ce
"7ème Ciel", au titre pourtant bien prometteur, il se contente de balancer entre
le bon et le moyen, ne parvenant pas à apporter le petit plus qui lui a jusqu’à
présent toujours permis de faire la différence. Certes, les morceaux sont bien souvent plaisants, oscillant
entre humour et tendresse à l’image de 'Gros Con' ou 'De l’Amour A Revendre'. Certes, parfois le groupe envoie du bois avec 'Pogo d’Amour',
mais on reste quasiment toujours dans le domaine du prévisible. Avec respectivement 'La Française des Jeux' ou 'Punk A Chien' le
groupe a déjà traité le sujet de manière assez semblable. Et que dire de la reprise sans intérêt du 'Sans Contrefaçon'
de Mylène Farmer ? Le groupe avait déjà fait cela en 2007 avec
Partenaires Particuliers et ce genre d'exercice est tout au plus digne de figurer parmi les
pistes cachées.
Les raisons de s'embraser restent donc peu nombreuses puisque seuls 'Robert', qui arrive à coller le frisson grâce à la voix de Paul chargée d’émotion, l’entrainant 'Le Dimanche Au Soleil' et le ramonesque 'P.P.D.E' qui déboule à 100 à l'heure avec ses jeux de mots d'une réjouissante stupidité arrivent à tirer leur épingle du jeu. Même les pistes cachées peinent à arracher un sourire à
l’exception notoire du totalement stupide et donc indispensable 'Pire Des
Vampires'.
Ce "7ème Ciel" est un album qui reste d’un bon niveau au
regard de la production actuelle mais qui, à titre personnel, déçoit au
regard de l’énorme potentiel du groupe et de ce qu’il nous a montré par le
passé. Qui aime bien châtie bien, dit-on...