Certes, le tout est bien construit, bien enregistré, les chansons sonnent bien. Les textes possèdent une musicalité à toute épreuve, les thèmes abordés sont parfaitement labélisées "chanson française moderne" et  traitent successivement de la paternité, de la surconsommation, les affres de l’amour... Un morceau de la trempe de 'Soyons Fou !', est à ce titre une illustration parfaite. Sa recette est irréprochable, son interprétation sans faille, le texte totalement en adéquation avec l’air du temps, le tempo entrainant, bref il n'y a objectivement pas grand chose à reprocher à ce titre. Pourtant il manque à mon sens, un peu d’innocence, de fraicheur, de naturel, pour que l'extase soit totale.

Il en va de même avec La 'Table De Quatre', un morceau plaisant et amusant qui lorgne du côté de Bénabar (tout en sachant que les Tit’ Nassels ont commencé leur carrière avant ce dernier). Mais dans les deux cas, les arrangements sont un peu trop chargés pour ce style. En effet, si elles donnent une assise certaine au groupe, la superposition des pistes de chant et la richesse instrumentale lui font perdre son attrait virginal. Et puis surtout, on a le sentiment que le groupe se fond dans la masse, les parallèles avec d’autres artistes en exercice se faisant très évidents. Au-delà des similitudes avec Bénabar, on peut également évoquer 'La Femme Cannibale' qui renvoie clairement à Olivia Ruiz, ou bien 'Les gens Qui Marchent Seuls' aux forts relents de Mano Solo. Lorsqu’il choisit une voie plus intimiste, comme cela peut-être le cas avec 'N’en Parlons Plus', le groupe sait se montrer bien plus convaincant et charmeur.